Les Conards à l’orange : Rude boys de la Wellington
Les Conards à l’orange répondent par la bouche de leurs amplis à tous ceux qui les empêchent de jouer du rock 24 heures sur 24.
Dans une scène locale où les groupes se séparent à la même vitesse qu’un rythme de chanson ska, Les Conards à l’orange font figure de vétérans avec leurs six ans de vie commune. Six ans durant lesquels la formation est allée se montrer la binette dans plusieurs coins du Québec où l’intérêt pour son punk-ska déflagrateur ne se dément pas. François Custeau, chanteur: "À défaut d’être populaire et d’être hype, notre style fait partie d’un "mouvement" [il mime des guillemets] et il y a tout le temps des irréductibles. Partout, il y a une gang de ti-culs qui tripe là-dessus."
L’INSOUTENABLE ABSURDITÉ DE L’ÊTRE
Sur leur prochain album, Les Conards à l’orange devraient musicalement s’éloigner du ska pour prendre d’autres avenues, nous disent Custeau et Philippe Arbour, guitariste. L’écriture, elle, n’a cependant pas changé. "Si on avait à déterminer un thème de base pour les Conards, je dirais que c’est l’angoisse d’un Nord-Américain conscient de sa situation de pauvre qui n’aime pas travailler et qui n’aime pas l’argent." Le rock pour eux: une façon de mettre au banc des accusés ce qui serait considéré comme intrinsèque à la condition humaine par la majorité. "On vit dans une société qui n’est pas adaptée à notre situation; l’aspect économique surtout. Je pense que l’argent en soi, c’est une crosse. Ça me fait chier d’avoir à me plier au système pour répondre à des besoins primaires que sont manger et avoir un toit", se désole Custeau.
Véritable rude boy insoumis quand il s’emporte, François Custeau tente malgré tout de ne pas donner dans le prêche. "Au moment où le band a été créé, j’étais vraiment dans un conflit existentiel. Je me demandais: "Est-ce que c’est important d’être engagé?" Il y a une espèce d’attitude des groupes engagés qui m’a tellement écoeuré, un comportement de petit gauchiste qui fait la morale. J’écris instinctivement des textes engagés, mais à la base c’est un groupe pour s’amuser." Aucune harangue concernant la surconsommation n’émaille donc les concerts des Conards, parce que comme ils le chantent sur Raisonnable: "J’aimerais ça faire comprendre des choses que j’ai comprises/Mais entre autres j’ai compris qu’on ne peut pas nettoyer/Les cerveaux envahis en les envoyant chier."
Le 28 août à 21h
Avec Bonne Journée!, les Dots, Pickseid et Keepin’ 6
Au Bar Le Magog
À écouter si vous aimez /
Vulgaires Machins, MAP, Less Than Jake