Marième Ndiaye : Planète hip-hop
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Marième Ndiaye : Planète hip-hop

Marième Ndiaye, qui partage son temps entre la formation CEA, l’animation de l’Heure hip-hop à MusiquePlus et des Arshitechs du son à Vox, a accepté d’être la porte-parole du quatrième Festival urbain. Entretien.

Pour la chanteuse et animatrice Marième Ndiaye, s’impliquer socialement se révèle un geste tout à fait naturel. D’ailleurs, celle qui a toujours aimé le contact des jeunes raconte qu’elle n’a pas hésité une seconde lorsque l’équipe du Festival urbain lui a proposé la présidence d’honneur de la quatrième édition. "Surtout que c’est dans un domaine musical que j’aime et que j’apprécie [le hip-hop], et dans lequel j’oeuvre depuis longtemps. Justement, chaque jour, je travaille pour le faire avancer", indique-t-elle de sa voix lumineuse.

La jeune femme de 25 ans chante depuis 2003 avec CEA, un collectif de Québec qui marie moult genres musicaux dont le funk, le hip-hop et le soul. Cependant, il y a beaucoup plus longtemps qu’elle baigne dans la culture urbaine, son frère aîné, aussi connu sous le pseudonyme de DJ Webster, l’ayant initiée très jeune au hip-hop. Mais, qu’est-ce qui lui a plu dans ce genre musical, au point d’en faire une carrière? "J’aime beaucoup les gens qui dénoncent. Et on sait que le hip-hop, c’est né d’un milieu de dénonciations et de protestations. Donc d’un désir de protester pour éveiller les consciences et de faire réagir les gens. Le fait que le hip-hop soit un milieu marginal, c’est aussi quelque chose qui m’attire assez quand même, tout comme l’art et la culture qui en découlent: la mode, le graffiti." Justement, CEA n’échappe pas à la règle. À travers sa musique, le groupe passe des idées, mais toujours de façon positive. "Pour moi, il y a différentes façons de faire sa musique et de revendiquer – il y a autant de hip-hop que de personnes et que de manières de revendiquer. Nous, on le fait avec un message positif. Il y a même une chanson où l’on dit: "Il faut bouger, danser, mais penser aussi." Il faut être capable de transmettre un message positif. Je pense que tu peux toucher davantage de gens par la fête, par la musique et par la danse", soutient Ndiaye.

VOYAGE HIP-HOP

Très actif sur scène depuis l’été 2007, CEA a par ailleurs mis le cap sur le Sénégal en juin dernier pour y faire découvrir les pièces de C’est ça l’fun?!, sorti en 2006. "En fait, j’ai eu la chance d’y aller deux fois cette année", commente Marième Ndiaye. "J’y suis allée en décembre pour une grande réunion familiale [son père est d’origine sénégalaise]. J’avais fait beaucoup d’entrevues là-bas sur des artistes hip-hop au Sénégal qui ont été diffusés aux Arshitechs du son, une émission que j’anime. C’est super intéressant: s’il y a une place dans le monde où le hip-hop est vraiment fort, c’est au Sénégal. Il y a quelque 3000 groupes de hip-hop. On dit que c’est pratiquement un parti politique. Les jeunes ont un grand pouvoir par leurs textes. C’est vraiment une belle façon de s’exprimer. Et j’ai eu la chance d’y retourner pour faire quatre concerts."

TROIS-RIVIERES

En plus de son rôle de porte-parole, Marième Ndiaye se produira avec CEA lors du Festival urbain, dans le cadre de la Soirée New School. La formation montera sur scène en version DJ (DJ, claviers et les six membres du collectif) pour une quinzaine de minutes. On peut donc s’attendre à un concentré d’énergie!

Le 22 août à 20h30
Au Parc portuaire
Dans le cadre du Festival urbain
Voir calendrier Hip-Hop/Funk

À écouter si vous aimez
Sagacité, Accrophone

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ZONE URBAINE

Du 22 au 24 août, à l’accueil du Parc portuaire, le quatrième Festival urbain de Trois-Rivières orchestrera sa programmation autour du thème du retour aux sources. Sam Kwan, coordonnateur de l’événement, explique ce choix: "C’est en considérant que la culture urbaine est vraiment rendue à un point où elle n’est plus qu’un mouvement, mais une génération! Il y a une certaine forme de new school et de old school dans le hip-hop et la culture urbaine. Donc, on voulait faire en sorte que les vieux de la vieille, ceux qui écoutaient Public Ennemy, soient au courant de ce qui se passe là, et vice-versa." Si le Festival reprend principalement la recette gagnante de l’an dernier – concerts, tournois de ballon chasseur, ateliers de danse et de skateboard, rue des arts visuels, jam de tam-tam -, il y ajoute plusieurs extras. Parmi les nouveautés, un spectacle de deux heures consacré uniquement aux artistes de la relève (le 24, en après-midi), les tournois de soccer de rue Stratos Pizzéria et un défilé de mode, du old school aux tendances d’aujourd’hui. Par ailleurs, l’éclaté Armand Vaillancourt se chargera d’une oeuvre collective, une grande murale. "Lui, c’est un homme assez communautaire, merci. Et il reconnaît l’importance de la jeunesse. Donc ça risque d’être pas mal intéressant", résume Kwan. www.festivalurbain.com