Madame Moustache
Musique

Madame Moustache

En moins de deux ans, Madame Moustache s’est confortablement installé en tant que coqueluche de la scène underground.

Le groupe Le All Brand Flaky Pussy Band et leur Helping Men aurait pu être une blague d’un soir sans lendemain, mais près de 200 spectacles plus tard, bon nombre de mélomanes les connaissent désormais sous le nom aguicheur de Madame Moustache. C’est la sympathique Geneviève Néron qui a bien voulu s’entretenir avec nous: "Quand on est dedans, on ne s’en rend pas vraiment compte. Quand on a commencé, Julie et moi, on avait le goût de faire des chansons ensemble, et c’était vraiment juste pour le plaisir de faire un spectacle ensemble. Les autres se sont rajoutés successivement, on a fait quelques spectacles et là, on s’est fait appeler, mais personne a embarqué dans le groupe en s’imaginant que ça nous mènerait jusque là."

Geneviève Néron, qui gagne aussi sa vie en tant que comédienne, a donc vu la musique country prendre une place très importante au profit de sa passion du jeu. Toutefois, si l’on se fie à ses propos, il semble qu’en fait, elle ait plutôt réussi un tour d’alchimie la comblant au plus haut point: "Ce que j’aimais en faisant du théâtre, c’était la complicité avec l’équipe, les comédiens. J’aimais l’énergie qu’il y avait entre nous sur scène. Sauf qu’avec le fameux quatrième mur, je ne pouvais pas communiquer avec le public. Après ça, j’ai fait du conte sauf que j’étais seule sur scène, donc il manquait encore quelque chose. Maintenant, avec Madame Moustache, j’ai le meilleur des deux mondes. Je suis avec mes chums sur la scène et je peux parler aux gens dans la salle et leur raconter des histoires, les faire participer avec nous."

La joyeuse bande sillonne donc les routes du Québec et pour preuve, celle-ci venait de se taper plus de cinq heures de route au moment de l’entrevue. Loin de vouloir donner dans le cliché des misères de la vie de tournée, Geneviève en parle avec un certain enthousiasme: "On joue plus souvent dans les régions qu’à Montréal parce qu’on aime vraiment ça. En plus que les paysages sont hallucinants et qu’on a vraiment du fun ensemble sur la route, les gens sont tellement gentils et intéressés par ce que l’on fait. Ils sont attentionnés, et ça fait vraiment du bien de rencontrer du beau monde comme ça. Hier à Port-Cartier, par exemple, comme notre batteur s’était blessé, il a fallu qu’on réarrange nos trucs pour jouer acoustique et au début du spectacle, on a fait une espèce de mise en scène pour expliquer au public notre mésaventure. On aurait dit que les gens dans la salle étaient tous prêts à nous venir en aide pour remplacer Benji. Ça tapait des mains, ça cognait avec leurs pieds sur le plancher, c’était absolument fou!"

À peine trois mois après le lancement de leur premier disque intitulé Au nom du countr(i), Madame Moustache jouit déjà d’un succès grandissant malgré le fait que le groupe ne soit pas supporté par une organisation monstre: "C’est quand même étonnant de faire autant de spectacles comme ça et que les gens connaissent Madame Moustache quand on ne joue pas sur les radios commerciales. De toute façon, ces genres de radio pensent que ce qu’on fait n’est pas commercial, et personne dans le groupe n’a comme objectif de passer à Radio Énergie. Le plus touchant, c’est que le public s’intéresse à nous sans que Madame Moustache leur soit imposé. Quand on donne un premier spectacle, il y a 40 personnes et quand on revient, il y en a 80. Des fois, c’est 150 personnes. C’est excitant de voir autant de gens qui ont envie de nous suivre dans notre folie!"

Maintenant, la tournée actuelle leur permet d’explorer à fond leur répertoire, ce qui fait le bonheur autant des musiciens que de leur public avide de nouveauté: "Comme on fait maintenant la tournée du ROSEQ et qu’on a la chance de jouer dans des salles de spectacle, c’est vraiment agréable parce que le public n’est pas le même. Les gens écoutent et sont attentifs. On peut donc se permettre de jouer des ballades, de leur raconter les histoires qui sont derrière les chansons. Et quand on se met à interpréter nos chansons plus festives, le monde embarque autant."

Madame Moustache a donc le vent dans les voiles et le disque se vend bien, ce qui provoque une mise en garde la part de Geneviève: "C’est vraiment loser de se graver un disque de Madame Moustache parce que tu n’as pas la belle pochette, les beaux dessins et toutes les niaiseries qu’on peut écrire dans le dépliant. C’est comme si tu avais juste la moitié de notre disque. Et en plus, il est pas cher!"

Le 4 septembre
Au Café-Théâtre Côté-Cour
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