The Stills : Toute personnelle fin du monde
The Stills est de retour après un second album plus ou moins bien reçu et un divorce d’avec son ancienne compagnie de disque. Le point avec David Hamelin.
Au moment où l’on joint David Hamelin, ancien batteur des Stills désormais chanteur, parolier et guitariste, une tâche partagée avec Tim Fletcher depuis le précédent album, il court après son chien dans le parc La Fontaine, lui enjoint de ne pas se jeter dans l’eau du bassin, cellulaire en main. Et puis plaf… Tant pis. On entend les notes d’une guitare doucement pincée, un aboiement, des rires. On entend presque le soleil briller à travers le combiné. Rien à voir avec le propos sombre et chargé du troisième album de la formation montréalaise, dont il a écrit plus de la moitié des textes.
"Oceans Will Rise est un album qui parle de l’inévitable. Comme humains, on se pense en contrôle, mais tôt ou tard, le monde se chargera de nous faire comprendre que nous ne sommes pas les maîtres. C’est en faisant de la plongée sous-marine, au Japon, que j’ai eu cette révélation. J’étais dans un autre monde, pas sur mon territoire, et ça m’a fait réaliser quelques affaires."
Sans donner dans la chanson explicitement engagée, par certaines images et références, les textes des Stills suggèrent une inquiétude d’ordre plus vaste en entremêlant aux histoires sentimentales quelque chose de plus grand que soi. "Difficile de ne pas être engagé… Tout est politique: l’amour, la vie, la musique. Et c’est con de se croire à l’abri de ce qui se passe."
La pochette est assez saisissante: crâne doré sur fond noir. Une image à des lieues de la fleur en feu de Without Feathers, un imaginaire plus Metallica – ou même We Are Wolves – que The Stills. "On trouvait ça assez épique. Pour nous, ce symbole évoque quelque chose d’assuré, de confiant, et c’est comme ça qu’on se sent maintenant." Ce qui n’a pas tué les Stills les a rendus plus forts?
Comme l’annonçait son titre, le chapitre Without Feathers n’a pas été des plus légers. Après Logic Will Break Your Heart, les attentes étaient assez élevées, décuplées même, du fait que les Stills étaient dans la petite constellation chérie des groupes montréalais hypés. Aussi, le second effort du groupe a reçu un accueil mitigé. Puis une rupture avec la maison de disque (Vice) a suivi… "L’affaire avec The Stills, c’est qu’on n’aime pas se sentir coincé par des gens. Without Feathers nous a permis de démontrer, tôt en carrière, qu’on est un groupe qui va faire ce qu’il veut, quand il le voudra. On a beaucoup appris en travaillant sur cet album: comment mieux écrire; comment être un meilleur groupe. Il fallait qu’on commence à se transformer un peu. Notre contrat avec Vice était terminé, on était libre et on s’est dit: "Pourquoi on n’essaierait pas autre chose?"
Le groupe s’est finalement trouvé une niche chez Arts & Craft (Feist, Gonzales, Broken Social Scene). "On commence à entrer dans notre élément. C’est un peu comme si on venait de lancer notre premier album en fait. On va repartir ici. Ça va devenir de plus en plus intéressant; on ne s’est jamais senti aussi bien comme groupe."
The Stills
Oceans Will Rise
(Arts & Craft)
Le 30 août à 18h
Au Colisée Pepsi en compagnie de Jean Leloup
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Le 12 septembre à 18h
À l’Îlot Fleurie
Dans le cadre du festival Envol et Macadam
À écouter si vous aimez /
The Dears, The Doves, U2