AIDS Wolf : Lâchez les loups
Le quatuor montréalais AIDS Wolf revient nous faire saigner les tympans avec une deuxième livraison encore plus dure. Oreilles chastes s’abstenir.
Marquée par la scène no wave, Captain Beefheart et la musique déglinguée en général, la meute d’AIDS Wolf n’a jamais fait dans la dentelle. Plus de deux ans après la parution d’un premier opus (The Lovvers LP, réalisé par Arlen Thompson, de Wolf Parade) et d’une poignée de splits avec divers artistes bruyants, le quatuor déjanté récidive avec Cities Of Glass. Réalisée par Weasel Walter, cette nouvelle production fut gravée au célèbre studio New Improved, d’Oakland, lors de la dernière tournée automnale du quatuor. "C’était en plein milieu de notre virée, alors, on était déjà passablement réchauffé. Il y avait vraiment une bonne ambiance. Je dirais que ce nouveau disque reflète à merveille l’énergie de nos spectacles", lance d’emblée le batteur Yannick Desranleau.
Si le clan reprend sensiblement les mêmes thèmes explorés sur le Lovvers EP, il a quelque peu modifié sa façon de faire en studio tout en conservant ce goût marqué pour l’improvisation. "Avant, chaque chanson devait avoir un effet coup de poing. Maintenant, les segments improvisés sont beaucoup plus matures, et on recherche un certain équilibre. Les structures et les textures de guitares ont aussi évolué. Je dirais que l’ensemble est plus cohérent. Ça vient probablement du fait que l’on joue ensemble depuis longtemps. À force de travailler en groupe, nos idées deviennent plus claires", explique-t-il.
Malgré les cris déchirants de la chanteuse Chloé Lum, les climats chaotiques, sombres et menaçants, les rythmes frénétiques et les longs effets de feedback à la Sonic Youth, n’allez surtout pas apposer l’étiquette "noise" au quatuor. "Même si je suis un amateur de noise, ce n’est pas du tout représentatif de ce que l’on fait. On devient de plus en plus dada dans nos expérimentations. Ça devient difficile de définir notre son. Une chose est certaine, il y a un gros élément de chance dans notre musique."
Après une escale à New York le mois prochain pour le festival CMJ, AIDS Wolf reprendra la route en novembre et sillonnera le continent nord-américain jusqu’à la fin de l’année. "C’est sur scène que l’on s’éclate, mais il faut dire que le volume est très fort et que ça peut devenir exigeant physiquement pour les gens, prévient Yannick. Il y a une relation physique et directe avec le public. On aime le faire participer, mais on aime aussi qu’il sache précisément à quoi s’attendre." Bouchons d’oreilles non inclus.
À écouter si vous aimez /
Sonic Youth, An Albatross, The Locust