Les Wampas : Les prolétaires du rock
Musique

Les Wampas : Les prolétaires du rock

Groupe de musique vétéran s’il en est un, Les Wampas comptent 25 années de folie yéyé-punk débridée. Une formation flexible et extensible centrée sur le chanteur Didier Wampas, qui assure la pérennité du rock français.

La scène punk-rock française a toujours quelque peu malmené ses musiciens. Traditionnellement porté vers la chanson, naturellement attiré par la pop mélodique, le public n’a que trop rarement élevé au rang de culte un groupe de musique, si avant-gardiste soit-il.

Les Wampas ont cette chance de faire partie du paysage musical français depuis 25 ans. Si la formation n’est jamais devenue culte, la force de ses spectacles ne s’est jamais démentie et a aidé à forger l’image d’un groupe qui a soif de ferveur. Une ferveur rock’n’roll.

Aujourd’hui, Didier Wampas travaille toujours dans le métro parisien. Il célèbre cette année 25 ans avec Les Wampas et presque autant comme fonctionnaire des transports. Lui seul a le secret de son don d’ubiquité.

"Je n’ai jamais pensé tout quitter pour ne faire que de la musique, raconte l’excentrique chanteur, joint à Paris. Arrêter de travailler ne me donnerait pas tellement plus de temps libre. Ils sont plutôt rares, les artistes qui se consacrent entièrement à la musique et font malgré tout de l’argent… Tu n’as pas tellement le choix, le système fait que tu auras toujours besoin d’argent."

Le 10e album du groupe, Les Wampas sont la preuve que Dieu existe, devrait sortir à la fin de l’hiver, juste à temps pour faire vibrer un souffle de liberté punk dans nos oreilles transies. "On sort tout juste de studio. On arrive de Suède où on a travaillé avec le producteur des Hives. Le résultat nous plaît énormément."

Au Québec, Les Wampas ont un peu le statut de rock stars. On se souvient de cette anecdote, lors d’un spectacle à Chicoutimi en 1998, qui avait inspiré au groupe le titre d’une chanson et d’un album, Chicoutimi. Un jeune homme était monté sur scène et avait déclamé: "Merci Didier, grâce à toi, je vais arrêter le chimique et vais retourner à l’école!" Ce que Les Wampas ne savent pas, c’est qu’on joue cette fameuse chanson encore aujourd’hui à Chicoutimi, autant dans les soirées entre jeunes que dans les rencontres de danse communautaires…

Depuis, Les Wampas sont revenus souvent au pays, et surtout à Québec, où se concentrent quantité de leurs fans. Des fans pas toujours fidèles, par contre. À l’époque du spectacle historique de Bérurier Noir sur les plaines d’Abraham en 2004, Les Wampas avaient joué le lendemain devant une foule clairsemée, ce qui avait mis en rogne Didier, selon des sources bien informées.

C’est dire tout de même l’immense ego de ce chanteur qui met littéralement le feu sur scène avec son personnage d’extraterrestre yéyé et qui, au demeurant, souhaiterait bien se déhancher devant une foule respectable et proportionnelle à l’énergie déployée. La haute voltige musicale des Wampas demande en effet à son public de l’énergie en retour de balancier, jusqu’à crier des slogans théâtraux connus des fans tels "Didier Wampas est le roi!" ou "Les Wampas ont inventé le rock’n’roll!"

Avec la sortie de leur prochain album, un nouveau slogan des turbulents Wampas devrait s’ajouter à la liste déjà très modeste: "Les Wampas sont la preuve que Dieu existe!"