Bad Religion : Religion punk
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Bad Religion : Religion punk

Dans deux ans, le quintette californien Bad Religion célébrera son trentième anniversaire. Toujours aussi affamés, les vétérans punk?

Attrapé au vol à son domicile de Vancouver quelques heures après un concert à Seattle, Jay Bentley, le bassiste de Bad Religion, déborde d’une bonne humeur contagieuse. "Tu sais, voyager demeure l’aspect difficile de mon boulot, mais l’heure et demie que je passe sur scène est plus amusante que jamais. Je regarde les gens dans la foule et ils ont un large sourire, de la sueur sur le front. C’est vraiment fantastique! Je ne dirai pas que l’on mérite ce qui nous arrive présentement parce que je vais passer pour un trou de cul arrogant, mais nous nous retrouvons présentement dans l’une de nos meilleures périodes en carrière", lance-t-il d’entrée de jeu.

Après 28 ans de carrière, 14 albums studio et des tournées partout sur le globe, l’un des groupes phares de la vague punk californienne des années 80 ne montre toujours aucun signe d’essoufflement. Éternelle jeunesse ou pure obstination à poursuivre sa route? "Nous possédons tous une drive incroyable qui nous pousse à aller jusqu’au bout de nous-mêmes. Lorsque nous faisons face à des problèmes, nous prenons les choses en main. Le plus important dans tout ça, c’est que nous ne nous prenons pas au sérieux. Nous nous considérons davantage comme une équipe de hockey dans une ligue de garage qu’un groupe de scientifiques souhaitant changer le monde. On se présente chaque soir sur la glace avec des bâtons de hockey, pas des gants de baseball ou des éprouvettes."

À la suite d’un bref passage à vide lors de son séjour chez le géant Atlantic, le quintette signait un retour réussi sous Epitaph avec le puissant The Process of Belief (2002). Il enchaînait deux ans plus tard avec le consistant The Empire Strikes First avant de débarquer avec le sombre New Maps of Hell l’an dernier. Reconnu pour sa hargne légendaire et son propos hautement politisé, le combo n’a jamais caché son profond dégoût pour les républicains. Animé d’une fougue renouvelée, il continue de déverser son fiel sur l’administration Bush. "À l’époque, John Kerry n’arrivait pas à rejoindre la jeune génération et c’était compréhensible. Aujourd’hui, avec Obama, de nouvelles possibilités s’ouvrent pour la nation américaine. Il est clair que nous devons absolument sortir Bush de la Maison-Blanche, c’est une nécessité, et j’ai l’impression que cette fois-ci sera enfin la bonne!"

Dominée par d’innombrables formations punk bonbon visant les ondes de MTV et le sommet des palmarès des radios rock, la scène punk actuelle est devenue une vraie farce pour plusieurs observateurs. Demeurant fidèle à ses convictions, la bande de Greg Graffin continue de naviguer à contre-courant et de botter le derrière de ces jeunots en livrant sensiblement la même formule rentre-dedans disque après disque. "Ça me fait plaisir lorsqu’on dit que toutes nos galettes sont identiques! C’est notre job! Aujourd’hui, c’est facile de dire que tu fais partie d’un band punk. Le mot est devenu galvaudé au fil des ans. C’est devenu un terme fourre-tout qu’on utilise à tort et à travers. Mais tu sais, j’écoute quand même Blink-182, Sum 41 et Simple Plan. Quelqu’un a déjà dit: "Garde tes ennemis à proximité."

À écouter si vous aimez /
Rancid, Fugazi, NOFX