Monsieur Mono : Petite musique d'automne
Musique

Monsieur Mono : Petite musique d’automne

Au téléphone, la voix d’Éric Goulet, alias Monsieur Mono, est douce. Comme une petite musique de pluie.

Après un premier album, Pleurer la mer morte, lancé en 2005, son successeur Petite Musique de pluie a vu le jour en février de cette année. Ce qui devait être à l’époque un projet unique a fini par devenir une nouvelle avenue créatrice sur laquelle Éric Goulet, leader de la formation Les Chiens, prend aujourd’hui plaisir à cheminer. Un chagrin d’amour l’avait conduit à ce projet en solitaire, réalisé avec l’intention d’aboutir au disque le plus triste qui soit. "C’était vraiment un accident. Ce sont des amis qui m’ont poussé à faire le disque. C’était un témoignage de ce que je vivais à ce moment-là", se rappelle-t-il. Les formules "monsieur" et "madame" qu’on rencontrait dans le livret témoignaient d’une délicatesse presque surannée qui servait admirablement le propos.

Trois ans plus tard, la même délicatesse de sentiments est encore au rendez-vous, et la musique, plus peaufinée que sur le premier disque. Doit-on penser que tant qu’Éric Goulet connaîtra des déboires amoureux il y aura de nouveaux Monsieur Mono? On sent que la question fait sourire le principal intéressé, qui est toutefois prompt à nous rassurer. "Je suis rendu à un stade où je n’ai plus besoin de ça. Le projet a acquis son autonomie."

DOCTEUR GOULET ET MONSIEUR MONO

Réalisé de façon indépendante, le premier album avait remporté un succès critique enviable, surprenant au passage nombre d’auditeurs, étonnés de la douceur portant le disque de bout en bout. Si Les Chiens étaient capables de chansons tout en retenue comme sur leur disque La Nuit dérobée, ils étaient aussi redoutables lorsqu’ils montraient les crocs en hurlant Tout pour le rock. "Le projet de Monsieur Mono a placé bien des choses. Faire un show des Chiens demandait deux énergies complètement différentes, parce qu’on avait un contingent de chansons douces et un autre très rock. C’était un peu schizophrène. Je pense même que l’aventure de Monsieur Mono bénéficiera au groupe", avance-t-il.

Mais avant de se mettre à la composition d’un nouvel album avec sa formation, Goulet aimerait bien tourner avec Monsieur Mono plus qu’il ne l’a fait jusqu’à présent. Pour ce faire, il s’est entouré d’André Papanicolaou à la guitare électrique, à la pedal steel et aux claviers, de même que de Guillaume Chartrain à la basse et aux claviers. "J’ai écrit le deuxième album en fonction du trio, en pensant d’avance aux arrangements. Le spectacle continue d’évoluer depuis février et je pense qu’on est arrivés à un bel équilibre."

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