Pop Montréal : Pop pire du tout!
Musique

Pop Montréal : Pop pire du tout!

Le festival Pop Montréal continue de proposer une programmation aussi riche qu’éclatée. Des 75 000 groupes à l’affiche du 1er au 5 octobre, en voici quelques-uns qu’il faudra suivre.

BEAST

Avec son mélange d’ambiances trip-hop et de rock lourd, l’appellation trip-rock nous vient en tête pour décrire Beast. Mené par Betty Bonifassi et Jean-Phi Goncalves, le groupe devait lancer son premier disque dans le cadre du Pop Montréal, mais la possibilité d’une distribution mondiale via iTunes a retardé la parution. Nouvelle date de sortie: mi-novembre. Le 1er octobre, au La Tulipe, avec Winter Gloves et You Say Party! We Say Die! (O.R.L.)

NICK CAVE

Le gros méchant loup est de retour. Dire qu’on attendait avec impatience un concert de Nick Cave à Montréal est un euphémisme! La preuve, le spectacle est complet. Il faut dire qu’avec sa parenthèse Grinderman (en quelque sorte, les Bad Seeds en format réduit) et le dernier album en compagnie des Bad Seeds au grand complet, Dig, Lazarus, Dig!!!, c’est au Nick Cave sonique et encore plus déjanté qu’on retourne, celui de la grande époque du Birthday Party. Heureux ceux et celles qui ont leur ticket! Le 2 octobre au Métropolis avec Tam. (P.B.)

THE BUG

Avec son projet The Bug, le bidouilleur britannique Kevin Martin explore les méandres du dub. Son tout récent London Zoo flirte autant avec le hip-hop qu’avec le dancehall, le grime et la techno. Après un passage fort impressionnant au Zoobizarre pour le lancement de l’album en juillet dernier, le voici de retour en compagnie de Warrior Queen – on l’espère, car la dernière fois, elle n’a pas réussi à passer la frontière. Le 2 octobre à l’Association portugaise avec Bonjay. (P.B.)

LI’L ANDY PRÉSENTE NEIL YOUNG’S TONIGHT’S THE NIGHT

Figures importantes de la scène country montréalaise, le chanteur Li’l Andy et la formation Ideal Lovers se retrouveront dans le plus vieux cinéma porno en Amérique du Nord, le Cinéma L’Amour, pour jouer dans son intégralité l’album Tonight’s the Night de Neil Young. Comment s’abstenir? Le 2 octobre au Cinéma L’Amour. (O.R.L.)

SILVER APPLES

Ce duo new-yorkais, pionnier de la musique électronique avant Suicide, mélangeait une sorte de rock psychédélique "flyé" à des sonorités tirées de synthétiseurs primitifs. Actifs entre 1967 et 1969, les Silver Apples se reformèrent lorsque le courant de la musique électronique devint plus populaire, au milieu des années 90. Bien que le groupe soit peu cité, son influence auprès d’artistes issus autant de la mouvance techno que du art rock et du krautrock est considérable. Aujourd’hui, Silver Apples est l’affaire de celui qui se fait appeler Simeon (qui récupère tant bien que mal d’un accident qui lui a brisé le cou en 1999) puisque son acolyte Danny Taylor est décédé en 2005. Le 2 octobre à la Sala Rossa avec Gambletron et Vincent Bergeron. (P.B.)

HERMAN DÜNE

Ce prolifique groupe français, dont le noyau se résume maintenant aux frères Néman et David-Ivar Herman Düne (leur frère André a quitté la formation il y a deux ans et Omé en 2001), a fait paraître 12 albums en 9 ans (sous son nom ou différents pseudonymes) et aurait en banque plus de 400 chansons! Évoluant dans ce qu’il est de bon ton de nommer anti-folk, la formation a souvent joué avec Julie Doiron (la verra-t-on sur scène avec eux à Montréal?), et on les compare quelquefois aux Silver Jews, Mountain Goats et même Cat Power. Le 3 octobre avec Akron Family et Great Lake Swimmers. (P.B.)

THE DODOS

En août dernier, le magazine français Les Inrockuptibles se demandait si les Dodos étaient meilleurs qu’Arcade Fire… Impossible! Mais reconnaissons qu’avec sa folie folk-rock-blues-pop, le groupe de San Francisco joue dans la même classe que les Animal Collective et MGMT de ce monde. Le 4 octobre à la Sala Rossa avec Au et Passion Pit. (O.R.L.)

SISTER NANCY

Cette chanteuse jamaïcaine, aussi connue sous le nom de Muma Nancy, est la soeur de Brigadier Jerry (elle vient d’une famille de 15 enfants!). Elle s’est surtout fait connaître pour une chanson, Bam-Bam (chantée sur le riddim Stalag 17 de Winston Riley), et depuis elle surfe sur ce succès encore présent sur la playlist de bien des DJ, plus de 25 ans après sa sortie initiale sur l’album One Two. Elle est une pionnière dans le domaine dancehall/DJ, car avant elle, aucune femme n’avait réussi à s’imposer dans ce milieu majoritairement masculin. Le 4 octobre avec Mossman. (P.B.)

THE PERSUATIONS

Formé en 1962, ce groupe a capella new-yorkais, qui a autant chanté Zappa que les Grateful Dead (tous des fans de la formation), a encore trois des cinq membres originaux à bord. Leur style doo-wop/gospel a influencé autant les Boyz II Men que Take 6 ou les Nylons pour n’en nommer que quelques-uns. Une occasion unique de voir un groupe légendaire dans une salle… particulière. Le 4 octobre, à l’Association Portugaise, avec 4 Frères et The Bruce Peninsula. (P.B.)

BALTIMORE ROUND ROBIN

Le concept de la tournée Baltimore Round Robin est audacieux: 12 groupes originaires de la ville américaine s’installent le long des quatre murs d’une salle pour jouer une chanson, tour à tour, devant la foule prise au centre. Les musiques introspectives sont au programme le premier soir (Beach House, Jana Hunter, Santa Dads et plus), tandis que le rock et la distorsion voleront la vedette le lendemain (Dan Deacon, Deathset, Adventure et autres). Les 4 et 5 octobre à l’église de l’Immaculée-Conception. (O.R.L.)

LIAM FINN

Comme j’aimerais être Liam Finn. Mon père, Neil, serait riche grâce à son travail au sein de Crowded House, je l’aurais accompagné en tournée pendant mon adolescence, et son talent mélodique coulerait dans mes veines. J’aurais même réussi à lancer I’ll Be Lightning, un disque 100 fois plus pertinent que le retour de Crowded House. Le 5 octobre à la Sala Rossa avec The Veils et Dirty on Purpose. (O.R.L.)

T. RAUMSCHMIERE

Derrière ce nom se cache Marco Haas, punk allemand viré techno (il continue à jouer dans des bands hardcore) et cofondateur du label Shitkatapult. T. Raumschmiere applique à la musique électronique la fougue et l’irrévérence du punk et ses performances (en solo ou avec son band) sont pour le moins déjantées, à des lieux des sets statiques de laptopeurs à lunettes. Pour son concert à Pop Montréal, il se lancera dans son interprétation des Random Noize Sessions, donc un show plus planant que décapant. Le 5 octobre au Théâtre du Collège Dawson. (P.B.)