Black Kids : Enfants de choeur
Les Black Kids mettent leurs voix au service d’une pop sucrée renvoyant aux inépuisables années 80.
Michel Defoy
Tout a été fait, mais pas par moi. Pour quiconque se frotte au rock plus de 50 ans après la naissance du premier riff électrifié, l’argument est séduisant. Peut-on reprocher à la jeunesse de reproduire ce que ses aînés ont créé? Eux aussi ont emprunté à leurs aïeux. Et qu’est-ce que ça peut faire si les Black Kids ressuscitent quelques vieux synthés 80? Qui osera leur reprocher d’avoir cloné la voix de Robert Smith sur leur premier album, Partie Traumatic? "Notre démarche relève d’une inclination personnelle, lance Ali Youngblood, claviériste et chanteuse du groupe. Mon frère, Reggie, est un grand fan de musique britannique, et moi, j’aime tout ce qui est pop, notamment les sonorités eigthies."
En grattant un peu, on découvre que les goûts des frangins sont plus éclectiques qu’on pourrait le croire. S’ils pigent abondamment dans les années 80, cet intarissable buffet musical, les Black Kids sont également redevables aux années 60 et 70. "Le premier disque que j’ai acheté était un disque des Shirelles, confie Ali Youngblood. Mon père possède une importante collection de 33 tours. On y trouve notamment l’album Fat Albert, du comédien Bill Cosby, que j’aime beaucoup. À la maison, il y avait toujours de la musique qui jouait à plein volume", se souvient-elle.
Le bruit, ça, le groupe connaît bien. Portés par une insistante rumeur lancée sur Internet, il y a un peu plus d’un an, les Black Kids ont dit adieu à la tranquillité de Jacksonville, leur patelin d’origine. Aujourd’hui, les musiciens sillonnent la planète Cool, se produisant dans les festivals les plus courus, prêtant leurs bouilles aux publications branchées.
Quand on démarre à peine, il est permis de trouver cet emballement médiatique un peu lourd… "Au début, on a dû composer avec pas mal de pression, confirme Ali Youngblood. Les gens nous traitaient comme si on roulait notre bosse depuis 10 ans." Puis, le métier s’est mis à rentrer. À force de faire de la scène, nos Kids ont pris de l’aplomb, et leur machine roule aujourd’hui à fond. "On s’est tellement améliorés, insiste Ali Youngblood. En tout cas, nos parents nous ont dit qu’on sonnait beaucoup mieux." Papa a sans doute raison…
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The Go! Team, The Cure, CSS