Brazilian Girls : Ménage à trois
Musique

Brazilian Girls : Ménage à trois

Les Brazilian Girls font un dernier tour de piste avant de prendre un petit congé forcé.

"On aime beaucoup venir jouer à Montréal. Il y a quelque chose qui se passe entre le public et nous, quelque chose qu’on ne retrouve pas partout ailleurs où l’on va jouer. C’est très, très sympathique. On aurait été vraiment tristes de ne pas pouvoir venir chez vous pour présenter notre nouvel album." Ça, c’est souvent le genre de phrases toutes faites que des groupes qui n’ont rien à dire sortent dans toutes les villes où ils passent, mais venant de la chanteuse des Brazilian Girls, on sait que c’est sincère. Chaque fois que le groupe new-yorkais vient faire son tour en ville, l’accueil est toujours formidable.

Par contre, pour avoir vu tous les spectacles que la formation a donnés à Montréal, je dirais que la moitié était transcendante alors que l’autre était plus ordinaire. Si ce constat peut être décevant, il prouve néanmoins que la bande marche au feeling et que, contrairement à des tas d’autres groupes, elle ne se contente pas de répéter la même formule bien huilée encore et encore. Des fois ça passe, des fois ça casse. C’est un peu comme leurs albums d’ailleurs. Le tout dernier, New York City, n’est peut-être pas le meilleur des trois que les filles brésiliennes ont fait paraître, mais il contient tout de même son lot de brûlots (Losing Myself, Nouveau Américain, Strangeboy, L’Interprète, Ricardo), des pièces qui, sur scène, devraient être encore plus solides car c’est bien plus en concert que la bande excelle. Sauf que des perfos des Brazilian Girls, il risque d’y en avoir moins dans les prochains mois, voire prochaines années. "Je suis enceinte de cinq mois", lance fièrement Sabina Sciubba. Si cette nouvelle risque de briser les rêves de quelques garçons, elle vient aussi confirmer que le désormais trio va prendre un petit congé forcé. "Je ne voulais pas prendre mon congé de maternité trop vite car cela aurait signifié que nous aurions à peine pu nous produire en spectacle pour notre nouvel album. Je vais être un peu plus calme sur scène, par contre, rigole la jolie chanteuse. Je ne veux surtout pas partir en tournée quelques mois après que mon enfant est né et pas question non plus de l’emmener avec nous sur la route. Je vais donc déménager à Paris parce que c’est là que je veux que mon enfant naisse. Ça va compliquer un peu les choses pour la création au sein du groupe et pour les concerts, j’imagine."

Tout ça, Sabina nous le raconte dans un français impeccable, elle qui vient d’une famille germano-italienne et qui a vécu autant à Rome et Nice qu’à Munich et New York. C’est d’ailleurs en hommage à cette dernière ville que le groupe a intitulé son nouvel album. "On a choisi le titre New York City parce que, étant donné qu’on joue constamment à travers le monde, ça faisait quatre ans qu’on n’était pas retournés dans cette ville et on était vraiment heureux de s’y poser. C’est un disque différent surtout parce que, à la suite du départ de notre bassiste Jesse Murphy pendant le processus de création, nous l’avons majoritairement composé à trois (avec le bidouilleur-claviériste Didi Gutman et le batteur Aaron Johnston), dans un climat moins tendu, disons. Ce qui est ironique, c’est que notre nouveau bassiste, Betao Aguiar, est Brésilien. C’est le seul Brésilien dans le groupe, mais ce n’est pas une fille!"

À écouter si vous aimez /
Wax Poetic, Morcheeba, Nublu Orchestra