One Night Band : Une nuit en Jamaïque
Le One Night Band s’affranchit des rythmes ska rapides pour connecter avec les explorations sonores dont la Jamaïque a été témoin à la fin des années 60.
"On ne sait jamais où nous mènera une rencontre effectuée dans un bar après un spectacle", lance Alex Giguère de la formation ska/reggae montréalaise One Night Band.
Malgré le jeu de mots qui a donné nom au combo, le chanteur et guitariste ne fait pas référence aux groupies colleuses en fin de soirée, mais bien à ces autres musiciens qui se déplacent pour voir leurs pairs en action.
Dès ses premiers concerts en 2003, le groupe, formé d’anciens membres de Spleen, 2 Stone 2 Skank et Eskapade, fait connaissance avec Lorraine Muller (The Kingpins) qui initie une rencontre entre le One Night Band et le réalisateur Mitch Girio (Kingpins, Planet Smashers). S’ensuit un rendez-vous avec Matt Collyer et Mike Magee, de l’étiquette Stomp, qui acceptent de prendre la formation sous leurs ailes et de lancer Way Back Home en 2006.
Cinq ans après ses débuts, le septuor devenu quatuor affiche plus de 300 concerts au compteur, dont plusieurs donnés aux côtés d’artistes respectés du monde ska/reggae (Lynval Golding des Specials, Chris Murray, The Aggrolites et Mickey Dread). Ainsi, plus la formation gagne du terrain, plus les rencontres sont importantes. "On jouait à Seattle un jour, et le DJ de la soirée était Lynval Golding. Il nous a invités à nous produire avec lui sur la côte Est. Même chose pour les Aggrolites qui assistaient à un de nos spectacles à Los Angeles."
Le One Night Band s’abreuve directement des explorations sonores dont la Jamaïque a été témoin à la fin des années 60. Réalisé par Brian Dixon de ces même Aggrolites, le deuxième disque du groupe, Hit & Run (en magasin le 7 octobre), capture l’essence soul caractéristique des premiers enregistrements reggae.
"Le reggae, c’est pas juste Bob Marley. Avant d’en arriver là, les Jamaïcains ont passé quelques années à expérimenter à partir de la musique ska née au tournant des années 60. Après leur indépendance, acquise en 1962, ils ont voulu s’approprier le ska qui découlait du jazz américain. Ils ont alors joué avec les sonorités, les rythmes et les méthodes d’enregistrement. Le dub, le rocksteady et le roots reggae sont nés de ces explorations."
Soucieux et visiblement passionnés par le style, Alex et ses collègues ajoutent même une touche de distorsion garage à leurs pièces, reproduisant l’effet vintage d’enregistrements rudimentaires. "On le voit à Los Angeles et New York. Les groupes ska/reggae délaissent les rythmes rapides populaires il y a 15 ans pour effectuer un retour aux sources fort bénéfique."
Quand évolution rime avec retour en arrière.
À écouter si vous aimez /
Aggrolites, The Skatalites, Westbound Train