Winter Gloves : Plein régime
Winter Gloves sillonne le pays pour livrer sa pop contagieuse, et rien ne semble pouvoir l’arrêter.
Charles F. de Winter Gloves est sur la route, quelque part sur la côte ouest canadienne; la bande roule sans arrêt depuis deux jours afin de combler un retard. C’est que le groupe et sa "Grosse Bertha" ont connu quelques problèmes pendant la tournée. "C’était pas si pire au début, c’était seulement l’alternateur, expose-t-il en riant. C’est par la suite que c’est devenu plus sérieux. Ça bougeait de gauche à droite sans raison. Avec tout le stock qu’on traîne avec nous, c’était plutôt stressant. La dernière fois que c’est arrivé, c’était vraiment dramatique. On a tout arrêté pour se faire remorquer. C’est là qu’on nous a dit que les roues n’était pas fixées correctement parce qu’elles étaient trop grosses pour la van, et qu’il y en avait une qui ne tenait même pas sur l’essieu… Elle risquait de se décrocher à tout moment."
Une péripétie qui s’ajoute au carnet de route des musiciens, qui s’amusent à publier sur YouTube une série de capsules filmées par leur comparse Pat Sayers (batterie) faisant état de cette première tournée. C’est que depuis la sortie d’About a Girl l’automne dernier, les choses roulent bon train pour la formation montréalaise, soulagée par la réception positive que connaît son album. "C’est stressant quand tu sors ton premier disque, surtout lorsque tu viens de Montréal. C’est presque un handicap. Tu as l’impression que tout le monde veut te taper dessus parce qu’ils ont peur que tu sois la nouvelle saveur du mois. Tout le monde en parle maintenant à cause des Wolf Parade et Arcade Fire. Il y a plein de bons groupes à Montréal et les comparaisons sont difficiles. C’était important pour nous d’établir notre son et de montrer qui on est."
Ayant enregistré leur disque sans interruption, le claviériste et ses acolytes ne se sont donné aucun répit pour parvenir à leurs fins. Associé avec Paper Bag Records, le groupe était à peine formé que déjà il se retrouvait à huis clos pour graver sa pop frénétique et mélodique. "Le plus gros défi en studio, c’était d’apprendre à se connaître comme groupe, souligne Charles F. Tout est allé très vite. Imagine-toi, on est un nouveau band qui commence, quatre gars qui n’ont pas beaucoup joué ensemble, les chansons sont composées, et on arrive en studio avec un producteur pour une semaine… Il fallait que ça roule et qu’on trouve le son de chacun sans faire trop de compromis."
Et les compromis ont été matière à quelques débats. Ayant coproduit l’album avec Jon Drew, qui a collaboré avec Tokyo Police Club, le groupe a su tirer le meilleur de cette collaboration tout en restant strict sur sa vision d’ensemble. "Jon a une culture très rock. Il voyait ça super compressé pour le son. Pour nous, c’était trop. Ça flashe quand ça sonne fort, le gros drum et tout, mais tu t’écoeures vite en écoutant ce genre de disque. J’ai l’impression que ça manque de nuances et que tous les détails sont effacés. C’est pour ça que nous avons récupéré la production pour faire le mixage."
Mais pour l’instant, pas question de perdre son temps. "En ce moment, je te dirais qu’on se passe le volant à tour de rôle sans même s’arrêter."
À écouter si vous aimez /
The Faint, LCD Soundsystem, The Rapture