Alice Cooper : Réveiller les morts
Alice Cooper vient de lancer un nouvel album, mais c’est le vieux matériel qui sera à l’honneur lors de sa prochaine visite.
Le chanteur compare le Psycho Drama Tour a un best of: "On joue tous les succès, School’s Out, Reflected, Poison, No More Mister Nice Guy, mais de manière théâtrale. Puis quand on arrive aux chansons Only Women Bleed, Welcome to my Nightmare, Dead Babies et Killer, le public est carrément propulsé dans une pièce de théâtre. On a conçu le spectacle de façon à satisfaire autant nos fans de longue date que les plus jeunes, et je peux t’assurer que mon groupe et moi, on s’amuse énormément sur scène. Je suis plus en forme aujourd’hui qu’à 20 ans", s’exclame l’amoureux de golf.
Alice Cooper a beau traîner derrière lui 40 ans de carrière, c’est avec passion qu’il parle de l’art d’écrire des chansons: "Sur Along Came a Spider, je suis retourné au son des années 1970 parce qu’il y a quelque chose de rassurant dans le son de cette époque. Cela dit, je ne suis pas certain que je pourrais faire autre chose, car tous les groupes modern rock que je connais reproduisent le son des années 1970", dit-il.
Selon lui, Chemical Romance est une version moderne de Duran Duran, Airborne, c’est du AC/DC, et The White Stripes, c’est du pur "Detroit garage rock". "À moins de s’appeler The Mars Volta, c’est difficile d’être original de nos jours", souligne le rockeur de 60 ans. "Ce qui compte pour les labels, ce n’est pas ce qui est bon, mais ce qui s’en vient. Prenons, par exemple, un groupe comme Panic at the Disco, que je trouve très créatif. S’il n’écrit pas un hit, c’est fini pour lui, et c’est dommage car un groupe doit faire des erreurs pour apprendre. Les Rolling Stones ont fait des erreurs, David Bowie a fait des erreurs, j’ai fait des erreurs. Mais contrairement aux groupes actuels, on a eu le droit de se relever et d’essayer autre chose. C’est ce qui fait qu’on est encore là aujourd’hui", croit-il.
Quand même, la faute n’est pas seulement attribuable aux labels. Alice Cooper estime que les groupes d’aujourd’hui négligent trop souvent un ingrédient essentiel dans la fabrication de bonnes chansons, et c’est le facteur temps: "À l’époque, l’écriture de chansons était un processus de longue haleine. De nos jours, les groupes vont en studio, choisissent un beat de batterie, mettent une mélodie de guitare dessus, écrivent un texte qui ne veut pas dire grand-chose, et pensent qu’ils ont une chanson. Ce n’est pas comme ça que je fonctionne."
Quand il a eu fini d’écrire Along Came a Spider, l’artiste né Vincent Furnier a envoyé l’album à son ami réalisateur Bob Ezrin: "Il l’a écouté même s’il ne travaillait pas sur l’album. Il m’a dit que trois morceaux avaient besoin d’être retravaillés. Bob estime qu’une chanson n’est pas terminée tant qu’on ne peut pas la jouer au piano, dépouillée de tous ses artifices, et je suis d’accord avec lui", explique le chanteur, en précisant qu’il n’a rien contre la relève: "Je voudrais seulement qu’ils écrivent de bonnes chansons."
À écouter si vous aimez /
Marilyn Manson, King Diamond, Ozzy Osbourne