John Grew : Concours, plaisir et orgue
Musique

John Grew : Concours, plaisir et orgue

L’organiste John Grew y travaille depuis plusieurs années, et voici qu’arrive la première édition du Concours international d’orgue du Canada. Le roi des concours.

Ce sont les orgues montréalaises qui ont attiré John Grew, originaire de Nouvelle-Écosse, chez nous au début des années 1970. Il obtenait un poste à l’Université McGill en 1973 et il y dirige toujours les études d’orgue, en plus d’y organiser chaque année l’Académie estivale d’orgue. "J’étais membre du jury lors de la dernière édition du Concours d’orgue de Calgary, qui s’est tenu entre 1990 et 2002. C’était le meilleur concours en Amérique du Nord. C’est en 2004 que j’ai commencé à penser à faire un grand festival à Montréal." Il en est aujourd’hui le directeur artistique.

Avec l’aide, entre autres, de Noël Spinelli, un chef d’entreprise mélomane (cofondateur du Festival de musique de Lachine) qui a accepté la présidence du Concours, John Grew a pu mettre sur pied l’un des plus importants concours d’orgue au monde (avec des prix totalisant 72 000 $) et le seul à se tenir en 2008 dans les Amériques. "Depuis qu’il a participé à la restauration de l’orgue Casavant de l’église des Saints-Anges-Gardiens de Lachine, explique l’organiste, M. Spinelli est tombé amoureux de l’instrument et son dynamisme inspire tout le monde."

Il faut également un certain amour de l’instrument pour se prêter au jeu de l’écoute aveugle de 61 démos de 30 minutes en 5 jours, comme l’ont fait les 5 membres du jury préliminaire, et il en faudra aussi aux 9 membres du jury international qui écoutent ces jours-ci les 15 participants venus de 11 pays. Ce sont 15 récitals de 45 minutes qu’ils auront entendus à la fin de la première épreuve (qui débutait le 8 octobre sur l’orgue Beckerath de l’église Immaculée-Conception), puis 10 récitals de 55 minutes lors de la deuxième (orgue Casavant de l’église Saint-Jean-Baptiste, les 13 et 14 octobre), et enfin 5 récitals d’une heure le 17 octobre sur le majestueux Casavant de la basilique Notre-Dame.

Si la première épreuve tourne autour de la musique des 17e et 18e siècles, avec Bach en toile de fond ("le répertoire de base de tout organiste", explique John Grew), la deuxième épreuve offre une grande place, bien sûr, à la musique d’Olivier Messiaen, "le plus grand compositeur pour l’orgue du 20e siècle", estime le directeur artistique. Sa musique risque d’ailleurs de revenir lors de la troisième épreuve, alors que les participants choisiront eux-mêmes le programme. Les amateurs pourront ainsi découvrir des oeuvres et des compositeurs jamais entendus chez nous.

Des concerts offerts par des membres du jury sont aussi au programme: le 12 (15 h) à Lachine, avec Dame Gillian Weer, et le 19 (15 h) avec Marie-Claire Alain, sur le Guilbault-Thérien du Grand Séminaire de Montréal, dans le cadre du Festival des couleurs de l’orgue français, qui s’y tient tous les dimanches d’octobre. Notons que l’entrée est gratuite lors des épreuves (contribution volontaire) et que l’on pourra entendre les trois lauréats le 19 octobre, à 19 h 30, à l’église Saint-Jean-Baptiste.

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