Hercules and Love Affair : Émules d'Hercule
Musique

Hercules and Love Affair : Émules d’Hercule

Hercules and Love Affair remet un peu de piquant dans le disco gay, un genre qui avait bien besoin de sang frais et d’idées originales.

Il y a des groupes qui nous captivent dès la première écoute. Des groupes qui tout de suite attirent notre attention. C’est une question de goût, certes, mais quand presque tout le monde abonde dans le même sens, quand le succès est immédiat, on doit admettre qu’on se retrouve devant un truc assez unique. C’est le cas de Hercules and Love Affair. Cette formation new-yorkaise à géométrie plus ou moins variable nous est tombée dessus avec un premier album éponyme vraiment impressionnant. Ce disque remet le son disco gay new-yorkais au goût du jour et il était temps. Oubliez les inepties de Mika ou le maniérisme des Scissor Sisters; Hercules and Love Affair réussit là où beaucoup d’autres ont échoué en intégrant différentes influences, surtout celle de la musique de club underground new-yorkaise de la fin des années 70-début 80, et une touche bien personnelle, entre chansons disco-pop ludiques pour pistes de danse et ambiances plus calmes. Tout ça et aussi un soupçon de Chicago house et d’électro. "Je dirais que je suis assez influencé par le post-disco new-yorkais d’il y a une trentaine d’années, avoue Andrew Butler, membre fondateur de Hercules and Love Affair. Des groupes comme ESG, Liquid Liquid ou encore les Bush Tetras qui intégraient certaines sonorités disco au post-punk ou à la new wave."

Ce groupe, ce n’est pas seulement l’affaire d’Andrew Butler puisqu’on retrouve pas loin d’une dizaine de musiciens sur ce premier disque, dont l’inimitable Antony Hegarty (Antony and the Johnsons) qui vient colorer de son étrange et fascinante voix plusieurs des chansons de l’album, généralement les meilleures. "Je connais bien Antony, nous sommes amis depuis longtemps et il a eu envie de collaborer et de m’aider. On a donc écrit et réalisé cinq des douze chansons de l’album tous les deux, toutes celles qu’il chante, en fait. Mais il ne participe pas aux concerts car il est trop occupé par ses propres projets", signale Andrew Butler, qui manipule la plupart des claviers au sein de la formation. Les sept autres chansons ont été coécrites en compagnie de la troublante chanteuse Nomi, qui partage le micro avec Kim-Ann Foxman. On retrouve aussi sur cette galette la touche du vétéran Tim Goldsworthy, cofondateur du réputé label DFA avec James Murphy (LCD Soundsystem). "DFA a été le premier label à qui j’ai fait parvenir mes chansons parce que c’est une étiquette que j’estime et que je sentais ouverte à mon style de musique, précise Andrew. Ils ont tout de suite accroché, et le fait que Tim ait participé à la réalisation de l’album ainsi qu’à l’instrumentation de certaines chansons a grandement aidé. Je lui dois beaucoup car c’est quelqu’un qui a une grande expérience."

Sur scène, la formation se déplace avec cuivres et tutti quanti. "On privilégie les chansons qui font danser, affirme le leader du groupe. Même les chansons un peu plus atmosphériques sur le disque sont plus rythmées. On est là pour s’amuser et faire danser les gens!"

À écouter si vous aimez /
Arthur Russell, ESG, Liquid Liquid