Nancy Groleau : Simplement
La chanteuse classique Nancy Groleau sort l’opéra de son carcan habituel avec le concert Les Grandes Héroïnes. Rencontre.
Nancy Groleau cadre mal avec l’image que l’on se fait habituellement de la chanteuse classique. Raffinée certes, la volubile jeune femme se veut en fait d’une accessibilité déconcertante, tout comme Les Grandes Héroïnes, concert qu’elle présentera à la salle peu conventionnelle qu’est le Centre culturel Pauline-Julien.
"Ça fait partie de ma démarche d’artiste professionnelle depuis le départ. Moi, je ne suis pas quelqu’un qui vient d’un milieu musical. Mon père était surintendant de la CIP. Et normalement, le goût pour l’opéra, ça se transmet de génération en génération. Une de mes préoccupations est de diversifier le spectre de spectateurs et d’enlever un peu l’étiquette d’élitisme qui est accrochée à l’opéra. Car l’opéra, jusqu’au milieu ou à la fin du 19e siècle, c’était pour le peuple. On riait de la bourgeoisie, des gens qui avaient un certain pouvoir. Et un jour, ça a "flippé" de côté."
Pour réconcilier le public avec le genre musical, la Mauricienne se distance de tout l’apparat classique. De son propre aveu, elle ne conserve de cet univers que les jolies robes. Avec Les Grandes Héroïnes, qui se compose d’extraits d’opéras et d’opérettes (Puccini, Mozart, Lehart…), elle sort ainsi des sentiers battus. "Je l’appelle mon concert pour néophytes; il y a un maître de cérémonie qui va mettre en contexte les pièces." Cet exercice a pour but d’aider les spectateurs à bien saisir l’émotion véhiculée dans chacun des extraits. Aussi, plutôt que de chanter sur une scène, Nancy Groleau, qui sera accompagnée au piano par Martin Harvey, se baladera à travers la foule. "Normalement, il y a un espace qui se crée entre le spectateur et le chanteur, commente-t-elle. Tandis qu’à Pauline-Julien, les gens vont voir comment ça fonctionne, la machine: quand je suis face à eux, ils ne voient pas ma bedaine qui respire; ils ne peuvent pas s’imaginer de voir quelqu’un devant eux qui chante tellement fort que le son les pénètre."
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L’opéra, les spectacles non conventionnels