Elliott Brood : Elliott net
Elliott Brood gagne à être connu. La formation torontoise est probablement une des plus intéressantes dans le registre folk-country alternatif.
Ne cherchez pas Elliott Brood dans ce groupe, il n’existe pas. En fait, le trio de Toronto est composé du chanteur-guitariste – et quelques fois joueur de banjo et de ukulélé – Mark Sasso, du bassiste et guitariste Casey Laforet et du batteur et claviériste Stephen Pitkin.
Si la formation n’est pas encore très connue au pays et encore moins au Québec, elle est assez populaire en Europe. Le band était d’ailleurs à Barcelone quand on l’a joint. "Nous en sommes à notre cinquième tournée en Europe, et c’est notre troisième fois en Espagne", précise Mark Sasso au beau milieu de ce qui semble être une fête assez bruyante. Barcelone quoi… "La réaction est très bonne en Europe, ça dépend juste où tu joues. Au Royaume-Uni, c’est certain que la réaction est plus mitigée car les gens sont plus froids, mais en Espagne, c’est complètement fou! On joue dans des salles d’environ 200 places, et c’est souvent bondé!"
"Notre première critique, on l’a eue d’un journal hollandais, poursuit le natif de Windsor. Ce n’est pas qu’on nous ignore d’où on vient, je pense plutôt que c’est grâce à l’Internet. Dès que tu sors quelque chose et que tu le mets en ligne, c’est le monde entier qui y a accès, pas seulement les gens de ta ville. C’est grâce à cet outil que nous sommes connus en Europe et que les gens se déplacent pour nous voir, pas grâce à la radio ou les journaux. En plus, nous sommes rendus à une époque où les labels ne donnent plus vraiment d’argent aux groupes. Donc, la grande majorité des groupes indépendants doivent se débrouiller pour vivre. Ils doivent s’arranger pour qu’on parle d’eux, booker eux-mêmes leurs concerts, faire la promo… Internet nous permet de faire tout cela sans que ça coûte une fortune"
Depuis ses débuts en 2003-2004, le combo a fait paraître un EP et deux albums. Le plus récent, Mountain Meadows paru en juillet, voit Elliott Brood tenir des propos moins sombres et sinistres que le précédent, Ambassador (2005), enregistré dans un abattoir abandonné. "Mountain Meadows est plus proche de ce à quoi on ressemble en concert. Il est plus heavy, plus rempli, affirme le chanteur à la voix graveleuse. Sur notre précédent, Ambassador, nous étions encore en train d’apprendre, en train de grandir. Le groupe était encore jeune. C’est intéressant car, maintenant, nous nous permettons d’ajouter plus de choses à notre musique. C’est la grosse différence entre les deux disques."
Sur scène, les trois musiciens prennent toute la place et sonnent comme s’ils étaient six! "Stephen (Pitkin) joue sur sa batterie trafiquée et patentée (une valise fait office de grosse caisse) et pianote simultanément; Casey (Laforet) joue de la guitare avec ses mains et de la basse avec ses pieds (Roland Bass) et moi, je vais du banjo au ukulélé en passant par la guitare! Tout le monde contribue, nous sommes un groupe multitâches!"
À écouter si vous aimez /
The Pogues, The Sadies, United Steel Workers of Montreal