Feist : Break syndical
Depuis son arrivée sur la scène folk/pop en 2004, Feist a su s’imposer sans jamais se compromettre. Au bout de ce parcours sans faille et sans répit, la belle s’offre une pause méritée.
À l’été 2004, dans la foulée de la parution de Let It Die, Feist était montée sur la scène du Cabaret devant une petite foule curieuse, venue à la rencontre d’une chanteuse lumineuse sachant aussi bien rocker que chuchoter. Costume blanc, des flèches dessinées sur les bras, toupet trop long. Déjà beaucoup d’aplomb, résultat d’un passé punk à s’époumoner et à se faire les dents. Le charme opéra.
Si bien que quatre ans plus tard, c’est au Centre Bell que se produit Feist. Le passage d’un créneau intime et feutré jusqu’aux grands arénas est souvent délicat. "Comment rendre chaleureux et intime ce qui est vaste et froid? On a travaillé sur des jeux d’ombre et de lumière de façon à rendre bruyant ce qui était, au départ, plus calme et doux. On joue sur l’illusion, avec de la fumée et des miroirs, mais pas au sens où l’entend David Copperfield!"
Après ce concert, Feist donnera encore quatre spectacles en sol canadien pour ensuite s’offrir une pause. "Ça fait un bon six ou sept ans que j’ai toujours une gig à l’horizon. Cet arrêt me permettra de profiter d’un automne libéré des contraintes spatio-temporelles. Je ne sais même pas encore où je vais me poser ni ce que je vais faire. Et c’est justement le but de l’affaire!"
Ballotée depuis quelques années entre un horaire surchargé, les concerts, la pression d’une industrie où il n’est pas toujours facile de rester soi-même, la célébrité et ce qui s’ensuit, Feist a réussi à éviter tous les pièges. "Maintenant, je ressens le besoin de me faire toute petite et de disparaître un moment dans une pièce avec une couverture, du thé, des livres, un foyer. Et un piano, une enregistreuse, un tambourin et un BBQ. Peut-être aussi un lecteur de DVD, un sac d’amandes, une grande fenêtre et quelques oranges. Un chiot, un peu d’ironie, une loupe et des skis de fond. O.K., je vais aussi avoir besoin de crayons, d’un bon ami, de farine de semoule, d’un journal vierge, d’un pyjama, de vin rouge, d’eau, d’un canari, de petit bois. D’un système de son puissant, d’un parka chaud, d’espoir, de ma famille, de concentration… Et de beaucoup de sommeil."
À écouter si vous aimez /
Jane Birkin, Eleni Mandell, Cat Power