Le Festival du Monde Arabe : Andalousie plurielle
Le Festival du Monde Arabe propose cette année une incursion dans l’Andalousie arabe par le biais de complicités et d’alliances originales.
D’une année à l’autre, le Festival du Monde Arabe tente de briser les barrières, de sortir la culture arabe du créneau parfois bien trop restreint dans lequel plusieurs l’ont enfermée. Ainsi, les organisateurs de cet événement tentent toujours de démystifier cette culture millénaire, aussi riche que diversifiée.
Cette année, c’est un rapprochement avec l’Andalousie que le FMA effectue. Une Andalousie plurielle, multiculturelle, occidentale aussi bien qu’orientale. Sous le titre Liaisons andalouses, des voies inédites, le Festival cherche à créer des rapprochements, parfois audacieux, entre les multiples facettes de cette Andalousie universelle. "On a voulu avoir une thématique rassembleuse et qui provoque un peu. Toujours dans le but de démolir certains préjugés, certaines fausses perceptions par rapport à la culture arabe", énonce Joseph Nakhlé, directeur artistique et général du FMA. "Après la huitième édition, qui a été très difficile pour le FMA, on a opté pour une thématique plus rassembleuse qui est un symbole de la cohabitation des cultures, religions et civilisations. L’Andalousie a un patrimoine partagé par plusieurs populations: des Sud-Américains, des Arabes, des Berbères, des Espagnols, des Portugais. C’est quelque chose qui est dans l’imaginaire de deux cultures, l’occidentale et l’arabe. Nous avons voulu que cette thématique soit l’occasion de réflexions et de créations dans les arts de la scène qui rappellent le modèle andalou du vivre ensemble."
Dans son désir d’élargir la portée de la culture arabo-andalouse, le FMA cherche aussi à créer un parallèle avec la société montréalaise, multiculturelle comme on le sait. "C’est aussi une société où les gens de différentes cultures peuvent vivre ensemble dans le respect et la tolérance, ajoute Joseph Nakhlé. Montréal est aussi, quelque part, un "modèle andalou". On a voulu célébrer ce Montréal polymorphe et diversifié à travers la commémoration du modèle andalou."
En plus des nombreux spectacles de musique (traditionnelle, hip-hop, jazz, world beat, flamenco…) et les quelques autres de danse, sans oublier les colloques, tables rondes et conférences, le Festival propose trois créations exclusives pour souligner cette thématique andalouse.
"Il y a Tres Tiempos de la chorégraphe Kim Girouard. Un spectacle qui tente de mettre en scène les trois traditions millénaires que sont la danse baladi, qu’on appelle aussi la danse du ventre, la danse indienne et le flamenco. Fous de Dieu est une création majeure de musique et de danse sacrée, souligne le directeur du Festival. Il y aura quatre formations qui ont des expressions très authentiques du sacré: les Derviches tourneurs d’Alep, les maîtres marocains du gnawa que sont Hassan Boussou et Abdelkader Amlil, le groupe de Musa Dieng Kala de Montréal et le groupe amérindien Odaya. En clôture, le concert Maqam flamenco mettra en vedette Homar Bashir (le fils de Mounir Bashir, maître incontesté de l’oud) avec sa formation hongroise. Il rencontrera l’Ensemble de maqam irakien dirigé par Mohammad Gomar, la diva arabe Farida et l’orchestre montréalais Okto Echo. C’est en quelque sorte la suite de la création amorcée lors de la dernière édition du FMA pour montrer les liens intimes entre la musique arabe et le flamenco, et c’est ainsi que se terminera cette neuvième édition."
À écouter si vous aimez /
Le flamenco, la musique arabe, les métissages