Romain Didier : Ce piano tout noir
Romain Didier, un des plus grands et discrets chanteurs français, revient à Montréal pour une représentation unique, célébrant trois décennies de chansons élégantes ou amusantes.
Bientôt 30 ans que Romain Didier se balade d’un pas léger dans la chanson française. Avec lui, pas d’éclats médiatiques, ni de fanfaronnades, ni de flamboyance vestimentaire. Toute la place est accordée aux oeuvres. La légende le dit grand compositeur, habile pour habiller les mots d’un Allain Leprest, mais il ne faudrait pas oublier qu’il a écrit entièrement plusieurs de ses chansons les plus fortes: L’indifférence que j’ai pour vous; Pouce; L’enfant que j’étais; Vie de femme… Et Dans ce piano tout noir, véritable perle. Didier, c’est l’humour nonchalant et la mélancolie teintée de dérision. Ce qui n’empêche pas d’être souvent bouleversé par ses notes.
"J’ai été élevé avec Brel, Brassens, Ferré, Félix, Vigneault, raconte Romain au bout du fil. Puis ceux qui étaient un peu plus âgés que moi: Souchon, Jonasz. On rentre en chanson et puis on y reste. Quand j’ai commencé, je n’imaginais pas devoir changer de métier au bout de 15 ans." C’est dire le sérieux de son art aux yeux du chanteur. Pas de badinage, de dilettantisme.
Récemment, l’artiste a considérablement transformé son répertoire de scène. Quiconque aurait manqué ses trois derniers opus studio risque de ne plus s’y retrouver. Il s’en explique: "J’ai enregistré ce disque en concert en 2007, car le précédent en public était de 1997 et l’autre, de 1987. Le nouveau spectacle que je fais ne recoupe pas trop les deux premiers. J’aime imaginer que si on a ces trois-là, on a une vision de mon travail dont je suis content."
À Montréal, le public aura droit à une version écourtée et allégée du dernier public En concert 2007 – quartet: "Ce sera juste moi au piano et un violon." Ce qui, dans son cas, est amplement suffisant pour créer des flammèches.
Ensuite, Romain Didier continuera la préparation d’un nouvel album (un pour lui, un pour son ami Leprest, sans oublier son projet de concocter un deuxième volume à l’hommage collectif Chez Leprest). Encore beaucoup de notes à sortir de son piano noir.
À écouter si vous aimez /
Léo Ferré, Allain Leprest, Barbara