Ladyhawk : Sens unique
Musique

Ladyhawk : Sens unique

Ladyhawk impose son rock sur la scène depuis une éternité. Sans répit et la pédale au plancher.

Depuis la sortie de l’album Shots en mars dernier, les membres du quatuor de Colombie-Britannique Ladyhawk sont sur la route et nourrissent sans réserve leur réputation de mauvais garçons du rock. De retour au Canada après un passage en Europe, ils amorcent leur cinquième tournée pancanadienne. Nous pourrions soupçonner qu’ils se sont assagis après autant de kilomètres parcourus, et pourtant, tout nous laisse croire le contraire lorsqu’on écoute le guitariste Darcy Hancock nous expliquer sans détour l’état d’esprit qui anime la troupe. "La seule chose à laquelle nous pensons, c’est la scène. Lorsque nous y sommes, après avoir fait le voyage, c’est normal pour nous d’exploser et d’y mettre toute l’énergie qu’il nous reste. Le seul plaisir que nous avons, c’est de faire un bon show."

Avec Duffy Driediger (voix et guitare), Sean Hawryluk (basse) et Ryan Peters (batterie), le guitariste s’est envolé pour l’Europe au début de l’automne. Un séjour satisfaisant (surtout à Amsterdam, on se demande bien pourquoi…) qu’il ne peut s’empêcher de comparer avec ceux qu’ils ont faits aux États-Unis. "En Europe, c’était bien, très bien même. Par contre, les États-Unis… Après y être allés sept ou huit fois, on a vite constaté que c’était à oublier. Les publicistes avec qui nous travaillons là-bas nous encensent et nous montrent toutes les bonnes critiques publiées sur l’album… Mais il n’y a rien de vrai dans tout ça, c’est de la bullshit. En tout cas, on a l’impression qu’ils s’en foutent complètement. On se retrouve la plupart du temps en face de gens égoïstes qui ne pensent qu’aux groupes locaux et qui ne nous laissent aucune chance et aucune visibilité… Par le fait même, on joue devant des salles vides. En Europe, les gens sont curieux et ouverts, autant ceux des médias alternatifs que ceux que nous croisons lors de nos spectacles. Le contact n’est pas superficiel."

Réalisé sans fioritures inutiles, dans la plus pure tradition grunge, leur dernier disque a surpris par sa hargne obstinée. Tout à fait en marge de la scène indie (que le groupe ridiculise avec joie lorsque l’occasion se présente), la formation s’imprègne des textes noirs et frénétiques de Driediger, une voix qui trouve un véhicule de prédilection avec les riffs en boucle d’Hancock, adepte de la Rickenbacker.

Un sentiment d’urgence s’exprime dans cette production qui n’a laissé aucune place aux compromis. Reste à voir si la même formule sera retenue pour leur prochain opus. "En tournée, tout notre temps est consacré aux shows et… à faire de la route. Duffy ne compose pratiquement pas. Shots a été enregistré en moins de deux semaines. Ce fut très rapide et parfois stressant. Pour le prochain album, on pense à certains collaborateurs avec qui nous aimerions travailler. On en discute un peu. Une chose est sûre, on ne va certainement pas se replonger dans le même processus. Pas de rush cette fois-ci! On va prendre notre temps pour relaxer et ensuite composer."

À écouter si vous aimez /
The Constantines, Black Mountain, Dinosaur Jr.