Nine Inch Nails : Aux grands maux les grands moyens
Nine Inch Nails plante de longs clous dans le cercueil de l’industrie du disque.
Le bilan de santé de l’industrie du disque n’étonne plus personne; tous savent que les choses vont de mal en pis. Il est aujourd’hui encore plus facile d’obtenir vos chansons préférées sur le Web pour presque rien, et les nombreuses tentatives de légiférer et condamner le piratage électronique se sont avérées vaines puisque les ventes d’albums continuent de chuter. Pendant ce temps, les gros labels, qui depuis le début font leurs choux gras sur le dos des artistes et des consommateurs, sont complètement dépassés et ne trouvent rien de mieux à faire que de pointer du doigt et chercher des coupables. Mais ne vous méprenez pas: si les ventes continuent de péricliter, c’est ultimement la Musique qui en pâtira.
Voyant qu’ils ne pourraient rien attendre des gros joueurs de l’industrie du disque et du spectacle, certains artistes ont décidé de prendre la situation en main et de gérer eux-mêmes leur destinée. C’est ce qu’a fait Trent Reznor. En octobre 2007, le leader de Nine Inch Nails a émis un communiqué de presse sur son site Web qui stipulait qu’il coupait désormais les liens avec la multinationale Interscope avec qui il était lié depuis plusieurs années.
Mais c’est en mars 2008, quand NIN a lancé sur son site Web une collection de quatre EP en format numérique, que l’on a vraiment vu que Trent Reznor ne rigolait pas. Intitulés Ghosts I-IV, les mini-albums étaient disponibles dans différents formats à différents prix. En fait, certaines chansons pouvaient être obtenues gratuitement alors que la totalité pouvait se monnayer à partir de 10 $. Deux mois plus tard, Reznor revenait à la charge, cette fois-ci en faisant paraître The Slip, un album complet, totalement gratuit! Puis, par le biais de son label Null Corporation, ces disques furent ensuite mis en vente dans les boutiques. Quand on connaît la réputation de travailleur acharné et le sérieux de Trent Reznor, ce pied de nez très bien orchestré du maître à penser de NIN face à l’industrie du disque n’a finalement rien de surprenant.
Récemment admis au sein de la formation, aujourd’hui en pleine tournée mondiale, le bassiste Justin Meldal-Johnsen n’a que de bons mots à l’égard du polyvalent personnage. "J’ai rencontré Trent par le biais d’amis communs et nous avons tout de suite connecté", affirme-t-il au bout du fil. Ayant longtemps joué aux côtés de Beck, Meldal-Johnsen a l’habitude des spectacles à grand déploiement. "Il s’attend à ce que vous vous investissiez à 100 % dans l’aventure et désire que vous participiez à tous les aspects du concert. Trent Reznor est le populiste musical suprême! Tout le monde est traité de la même manière. Il est très ouvert aux suggestions, mais en retour, il exige qu’on se donne totalement, qu’on montre qu’on a justement ce boulot à coeur", ajoute le bassiste qui, du même souffle, affirme qu’il n’est pas là que pour la tournée. "Nous ne sommes pas des mercenaires, Trent veut que nous nous impliquions de manière créative dans le processus. Il demande l’excellence, rien de moins."
À écouter si vous aimez /
Ministry, Revolting Cocks, Bauhaus