Andrea Lindsay : Renaissances
Musique

Andrea Lindsay : Renaissances

Andrea Lindsay se présente à nouveau sous les projecteurs de sa belle étoile.

Avec la chanson Les Yeux de Marie, qui tourbillonne sur les ondes radio, et sa récente performance au Club Soda le 6 novembre pour l’ouverture du Coup de coeur francophone à Montréal, nous pourrions croire que l’auteure-compositrice-interprète Andrea Lindsay flotte sur un nuage de bonheur. Pourtant, elle reste discrète sur cette récente reconnaissance du milieu qui lui donne l’opportunité de se mettre en valeur dans un contexte de prédilection. Un succès qu’elle regarde sans complaisance et qu’elle aborde avec une maturité qui surprend.

Calme et posée, elle semble au fait de tous les détails qui l’ont amenée à trouver sa place au Québec avec ses chansons en poche. Un long parcours, à partir de Guelph en Ontario, qu’elle a entamé à son propre rythme. "C’est peut-être cliché, mais j’ai toujours cru qu’en restant ouvert d’esprit et attentif à ce qui t’entoure, avec le temps, les choses se mettent en place et tu rencontres les gens qu’il faut. Ce n’est pas toujours le cas, mais quelquefois, ça marche et tout s’accorde."

Il est rare qu’un disque puisse avoir le privilège de trouver une seconde vie. C’est le cas de l’album La Belle Étoile qui, après être sorti pour la première fois en 2006, revient sur les tablettes des disquaires, soutenu cette fois-ci par la compagnie de disques GSI. Un dénouement heureux pour celle qui a choisi le français et Montréal comme terre d’accueil. L’interprète native de l’Ontario se replonge quelques instants dans le passé pour nous faire part de cet apprentissage, dont l’élément déclencheur est un voyage à Paris réalisé à l’âge de 18 ans. "J’ai encore mon premier livre de l’époque sur les accords des participes passés, indique-t-elle. Il n’a plus de couverture, il est très usé, mais je le consulte encore. C’est à l’Université de Guelph, après ce voyage, que j’ai décidé d’adapter mes études en français. Mon directeur de cours m’a demandé pourquoi je voulais faire ce changement et je lui ai expliqué ma nouvelle passion. Il m’a demandé par la suite de lui faire ce récit en français, pour savoir si c’était sérieux, et c’est ce que j’ai fait."

D’abord autodidacte et animée par les chansons de Georges Brassens et Serge Gainsbourg, elle cultive l’idée d’écrire en français et d’en faire éventuellement le coeur de sa musique. C’est après son aventure au sein du duo Tuesday 5, en compagnie de Jennifer Bacchet, qu’elle plonge. "Je savais depuis le début que je voulais sortir un disque en français, avoue-t-elle. Très souvent, on a cette impression de vouloir résoudre quelque chose. Déterminer ce qu’on veut et trouver le son qui nous convient peut devenir un long processus. Ça pouvait en surprendre quelques-uns, mais c’était inévitable pour moi de faire ce virage en français. Le groupe Tuesday 5, c’était la meilleure façon d’apprendre et d’apprivoiser ma timidité. Jennifer et moi, nous avons conclu cette séparation avec humour. Elle voulait des enfants – ce qu’elle a eu – et moi je voulais accoucher d’un album en français."

Ce premier disque solo, elle le réalise avec le musicien Éric Graveline, en qui elle trouve un collaborateur de prédilection. Une coproduction qui laisse place à une succession de miniatures construites avec soin, dont la poésie s’accompagne d’une voix propice aux mélodies aériennes. "Je me considère comme une mélodiste avant tout, précise-t-elle. Très souvent, c’est à la guitare que je compose et que j’élabore les harmonies, tout en essayant des voix qui peuvent coïncider avec les accords. C’est dur à expliquer. Parfois je me lance dans des voltiges vocales interminables et j’accumule les cassettes… Le genre d’exercice que j’essaie de faire le plus possible lorsque je suis seule, dans ma bulle; comme ça, si je me plante, ce n’est pas grave."

À écouter si vous aimez /
Carla Bruni, Vanessa Paradis, Émilie Simon