BB Brunes : Bad BB
Musique

BB Brunes : Bad BB

Les BB Brunes font partie de cette nouvelle école du rock française. Le groupe parisien débarque au Québec pour une série de concerts.

Depuis quelques années, une poignée de jeunes groupes français se sont mis à enflammer les salles de concert parisiennes avec un rock’n’roll brut et une power pop entraînante. Encensés par certains et cloués au pilori par d’autres, ils se nomment, entre autres, Naast, Second Sex, Les Shades ou encore BB Brunes.

La vingtaine même pas entamée, les membres de BB Brunes font face à une réalité qui leur échappe. Normal, quand on se retrouve en quelques mois à jouer devant un public de plus en plus important, quand on a vendu plus de 230 000 exemplaires de son premier album, on a une autre perspective sur les choses… et bien des gens ont forcément une autre perspective sur le groupe. Il n’est pas rare en effet que les quatre membres se fassent huer en concert ou traiter de boys band par certains médias ou journalistes qui, visiblement, ne connaissent pas grand-chose au rock français. Rectifions le tir: oui, les paroles des BB Brunes sont souvent insignifiantes, comme chez la majorité des groupes de rock, mais leur musique est dynamique, entraînante et juste assez simple pour qu’on adhère. Du rock qui déménage, avec une petite touche punk 77 en plus. Les maniaques trouveront en eux des similitudes avec des bands comme GPS, Les Rats, Soucoupes Violentes et quelques autres formations rock’n’roll/punk françaises du début des années 80, mais ces noms ne disent rien aux principaux protagonistes. "Nous, on écoute pas mal de tout mais on ne connaît pas du tout les groupes que tu nommes. On a beaucoup flashé sur le deuxième album des Arctic Monkeys (autre groupe de kids, mais cette fois britannique) où y a une touche un peu psychédélique, c’est un peu vers ce son qu’on s’aligne pour notre deuxième album (le premier, Blonde comme moi, vient de paraître ici mais est disponible depuis un an et demi en France). Mais on va quand même rester dans le brut et le simple, quoi! Ça correspond aux groupes qu’on écoute, comme Nirvana et les White Stripes", analyse le guitariste Félix Hemmen. "On écoute plutôt des groupes anglo-saxons comme les Strokes, Hendrix, les Kinks, les Ramones, les Who, rajoute Bérald Crambes, bassiste de la formation. Mais on a choisi de chanter en français car, d’une part, on parle mal l’anglais, donc on a un accent pourri, et, d’autre part, notre public ne comprendrait pas la moitié de ce qu’on raconte."

Malheureusement pour les quatre musiciens (Adrien Gallo et Karim Réveillé complètent la formation), le nom de leur groupe est propice aux moqueries. BB comme bébé? "On nous met dans la catégorie "bébés rockeurs" en France. C’est un truc qui ne nous plaît pas trop. Le mot "bébé" fait chier, mais c’est pas parce qu’on a les initiales BB dans le nom de notre groupe car, en fait, ce sont tous les autres, comme Naast ou Plastiscines ou Les Shades, qui sont ainsi catégorisés", précise Bérald. "Quand tu connais l’histoire des Beatles, ils étaient eux aussi très jeunes à leurs débuts, mais jamais personne ne les a catalogués bébés rockeurs ou boys band, se défend Félix. Il faut aussi dire que la majorité de notre public, ce sont des filles de 15 ou 16 ans et ceux qui nous qualifient de boys band s’arrêtent à ça. Ils se disent: "Ah, c’est ça leur public, c’est qu’un groupe à nénettes, quoi." Mais nous, on ne l’a pas choisi notre public, et on est très fiers qu’il soit aussi fidèle et enthousiaste. Et dans le fond, si les filles de 16 ans qui nous écoutent se mettent ensuite au rock plutôt que d’écouter les vrais boys bands, c’est toujours ça de gagné, non?"

À écouter si vous aimez /
GPS, Soucoupes Violentes, Les Ablettes