Caracol : Tabula rasa
Musique

Caracol : Tabula rasa

Des cendres de DobaCaracol émerge Caracol, sans dreads ni djembé.

Il y a un an, DobaCaracol roulait toujours sa bosse aux quatre coins du globe, achevant une épuisante tournée d’environ trois ans au cours de laquelle le duo montréalais s’est produit dans quinze pays. Certifié Or au Canada, son album Soley devait être le premier d’une carrière fleurissante. Or, avant même de revenir à la maison, Carole Facal, petite soeur de l’ex-ministre péquiste Joseph Facal et ex-moitié de DobaCaracol, savait les jours du groupe comptés.

"La tournée se terminait en novembre 2007, et Doriane (Fabreg) et moi avions convenu de prendre une pause de trois mois afin de laisser la poussière retomber, mais dans mon for intérieur, je savais que le groupe ne reviendrait pas, explique Caracol. Nous n’étions plus sur la même longueur d’onde. Ainsi, au lieu de prendre du temps pour me reposer, j’ai pris les trois mois pour faire un peu de ménage dans ma vie et composer mon premier disque solo."

Baptisé L’Arbre aux parfums, le gravé s’éloigne intentionnellement du son festif et grano de Soley, flirtant avec la chaleur organique des quartettes barbershop, du courant rocksteady, des big bands et des artistes soul de la décennie 50. "J’aime les enregistrements de cette époque. Je trouve qu’ils ont une âme que Protool n’a pas stérilisée. C’est ce que j’ai voulu reproduire. Je voulais un album chaud, mais qui ne ressemblerait pas à la musique du monde de Doba. Je n’y joue pas de djembé, que quelques percussions plus subtiles, de la guitare, du piano et beaucoup de ukulélé."

Carole considère d’ailleurs l’achat d’un ukulélé en Autriche comme élément déclencheur du projet Caracol. "C’était justement en novembre, à la fin de la tournée. Ça n’allait pas vraiment, je m’ennuyais de ma maison et de mon garçon. J’ai soudainement vu l’instrument dans une vitrine. J’ai joué quatre notes et je l’ai acheté. J’avais déjà composé des chansons pour un nouveau disque, mais soudainement, tout s’est mis en place."

Et c’est ainsi que la musicienne se coupa les dreads l’hiver dernier, un geste anodin, quoique hautement symbolique. "Je trouvais ça lourd à porter. Je voulais me les couper pendant notre dernière tournée, mais mes cheveux faisaient partie de la présentation scénique du groupe. Aujourd’hui, c’est drôle, il n’y a pas une entrevue que je donne sans qu’on me parle de mes cheveux. C’est un peu superficiel comme sujet, mais je comprends. La fin de mes dreads rime avec celle de DobaCaracol."

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