Orchestre symphonique de Sherbrooke : De Lacharité à Laforest
Musique

Orchestre symphonique de Sherbrooke : De Lacharité à Laforest

L’Orchestre symphonique de Sherbrooke célèbre cette saison son 70e anniversaire de fondation. Rencontre avec son chef, Stéphane Laforest.

L’ensemble sherbrookois fondé par Sylvio Lacharité a connu ses heures de gloire, mais aussi des périodes plus creuses. Il attire toutefois, depuis quelques années, un auditoire de plus en plus fidèle, avec un nombre d’abonnés en croissance continue. L’orchestre doit désormais composer avec une popularité telle que le prochain concert du 15 novembre affiche complet (voir encadré) et qu’on a ajouté une seconde représentation pour le concert de Noël. Mais il n’en fut pas toujours ainsi. "Lorsque je suis arrivé il y a 10 ans, l’orchestre était cliniquement mort", affirme son chef et directeur artistique Stéphane Laforest.

Rencontré dans un café de la ville, ce dernier en profite pour faire le point sur une décennie passée à la tête de l’un des doyens des orchestres de la province. On ne le sent pas différent en privé de lorsqu’il est au pupitre: chaleureux, dynamique, mais aussi exigeant. "J’ai fait tous les greatest hits possibles. On a joué ce que les gens voulaient entendre, dit-il pour parler de ses débuts. Autrefois, le public venait entendre des oeuvres en particulier, maintenant il vient surtout pour l’orchestre." Le chef est d’ailleurs convaincu que cette poursuite d’excellence a bénéficié à d’autres formations de la région, dont le Choeur symphonique de Sherbrooke qui accompagnera l’OSS le 15 novembre. Ce succès populaire lui permet désormais de choisir des oeuvres plus modernes et techniques. Il lui plairait bien de programmer un jour des compositeurs tels que Bruckner, Copland, Mahler, Brahms et tant d’autres encore. S’il se réjouit de la santé actuelle de l’orchestre, Stéphane Laforest n’entend toutefois pas en rester là.

Encore en poste pour quatre ans, il constate qu’il reste nombre de choses à changer. "Il n’y a pas assez de concerts compte tenu des forces musicales qu’on retrouve en région, déclare-t-il d’un ton catégorique. Ce n’est pas normal que notre programmation régulière ne compte que cinq concerts par année, alors que nous sommes un orchestre de très bon niveau. Je pense que les diffuseurs de la région ont une responsabilité quant à l’accessibilité de la musique classique."

"Je suis un chef qui a travaillé pour l’OSS, pas pour sa carrière. J’ai toujours voulu l’aider à progresser." C’est ce progrès que le public estrien aura la chance d’apprécier tout au long de cette saison qui se poursuit jusqu’en avril 2009.

À écouter si vous aimez /
Carl Orff, Jacques Hétu, Dmitri Chostakovitch

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CARMINA BURANA EN AVANT-PREMIÈRE

Carmina Burana du compositeur Carl Orff est une oeuvre dont la popularité ne se dément pas, à tel point que le concert du samedi 15 novembre affiche déjà complet. Qu’à cela ne tienne, l’OSS offre pour la première fois l’occasion d’assister à la répétition générale. Ce seront plus de 200 personnes qu’on retrouvera sur scène ce jour-là: 141 choristes, 62 musiciens et 3 chanteurs solistes. Les spectateurs pourront ainsi apprécier le rôle joué par le chef d’orchestre dans le façonnement du son, et ce, au tarif étudiant.