The Herbaliser : Mélodies du bonheur
Musique

The Herbaliser : Mélodies du bonheur

The Herbaliser arrondit les coins de sa formule funky organique sur son dernier opus. C’est un groupe revigoré qui s’arrête en ville.

Depuis ses premiers pas en 1995, le collectif anglais mené par Ollie Teeba et Jake Wherry prend un malin plaisir à intégrer scratchs, grosse basse, cuivres et trames sonores de films de gangster avec des éléments de jazz, de funk et de hip-hop. Sur son sixième opus, Same As It Never Was, il délaisse quelque peu le hip-hop pour de sulfureuses envolées soul et R&B. Après le congédiement de leur gérant, un divorce à l’amiable avec l’étiquette Ninja Tune et une signature avec le label allemand K7, la bande était fin prête pour un nouveau départ. "On avait besoin de changer de paysage et de brasser les choses sérieusement. Certains journalistes allemands affirmaient qu’on faisait toujours le même disque. La meilleure façon de montrer au monde qu’on souhaitait du changement était de modifier le mécanisme interne du groupe", avance Ollie Teeba.

Ainsi, les bidouilleurs ont instauré un processus de création beaucoup plus démocratique. Dorénavant, deux nouveaux membres à temps plein (Ralph Lamb et Andy Ross) se chargent de la seconde unité de production. Puis, frustrés devant l’impossibilité de réunir en tournée les innombrables MC qui passent en studio, Teeba et son collègue ont décidé de recruter une chanteuse: la polyvalente Jessica Darling. "Il n’était pas question de bosser avec une chanteuse R&B contemporaine ni d’indie trip-hop. Il fallait une voix solide qui convenait à tous les styles musicaux. L’essentiel était d’arriver avec un disque plus amusant que les précédents. Certes, il y a encore quelques coins sombres, mais essentiellement, c’est une galette plus harmonieuse et positive. Notre musique est habituellement texturée et torturée. Cette fois-ci, on a mis l’accent sur le bonheur… et la danse!"

Accompagné sur scène de cinq autres musiciens, le tandem trimbalera son funk orchestral et capiteux sur les routes nord-américaines avant de clore l’année en Grèce. "Tu sais, une part de la motivation à créer cet album était de l’amener sur scène. On a pris du temps à développer cet aspect. Maintenant, le format est différent. Ayant une bonne réputation de musiciens live, il est crucial de hausser notre niveau de jeu d’un cran. Bref, de prendre les spectacles et d’en faire quelque chose d’exceptionnel."

À écouter si vous aimez / Coldcut, The Roots, Plaster