Gaële : Pop explosion
Gaële est cette petite kamikaze dans le cockpit de son missile électro-pop, bientôt prête à exploser de bonheur sur les scènes de l’Estrie.
Elle est Française, vient d’une petite ville des Alpes, mais a choisi de venir s’établir au Québec, il y a neuf ans, afin de poursuivre ses études. Si elle a encore l’accent, son discours est ponctué de mots et d’expressions typiquement québécoises. Intégrée, la fille. C’est ici que Gaële a choisi de vivre… et de chanter. "En venant ici, on dirait que j’ai mis certaines inhibitions de côté, avoue-t-elle. Je ne sais pas pourquoi mais, en France, je ne me serais jamais permis la liberté que je me suis permise au Québec. Là-bas, il fallait rentrer dans le moule, et ça ne marchait pas avec moi. Je m’autocensurais, je crois. Je n’aurais certainement pas fait le disque que j’ai fait ici… peut-être même que je n’aurais pas fait de disque si j’étais restée en France."
Le disque en question, c’est Cockpit. Un album électro-pop original, varié et lyrique paru il y a un an et qui fait suite aux nombreuses accolades que la jeune chanteuse a récolté depuis qu’elle a quitté ses montagnes. "J’ai trouvé au Québec une ouverture d’esprit qui n’existe pas en France. Et puis, comme je ne connaissais pas grand-monde au Québec, je ne me suis pas mis de barrière. C’est tout ça qui a fait que Cockpit a le son et la couleur qu’il a."
Encouragée par Bori, qui l’a prise sous son aile, Gaële ne pouvait pas mieux tomber pour laisser libre cours à sa douce folie. "Il m’a poussée à laisser libre cours à ma folie", souligne cette artiste aux multiples talents. "J’ai une formation en arts visuels et je tente d’incorporer toutes mes connaissances artistiques à mon travail, souligne l’électro-coloriste. Donc les arts visuels ne sont jamais bien loin, tout comme la danse et le mime même. Tout ça est très proche de moi bien que je me suis surtout lancée dans la musique. Et la musique me permet de faire des concerts et de pouvoir ainsi partager mon univers, autant au point de vue de la mise en scène que des décors et de la performance."
Son univers, Gaële le partagera, et pas qu’à moitié, puisqu’elle investira dans quelques jours les scènes de l’Estrie, dont celle du Vieux Clocher de Sherbrooke. "C’est un cadeau que je me fais. Je sais que c’est une grande salle, et même si toutes les places ne sont pas prises, je la remplirai avec ma musique et mon spectacle!"
À écouter si vous aimez /
Les Rita Mitsouko, Mathieu Lavoie, Ariane Moffatt
GAËLE ET L’ALLEMAGNE
Gaële a droit à un automne pour le moins effervescent. "Je me sens en pleine floraison." La chanteuse est devenue une habituée des allers-retours en Europe. Récemment, elle s’est même retrouvée à donner quelques spectacles en Allemagne. "Ça, c’était super! J’ai cette envie de toucher toute la francophonie… et pourquoi pas l’international! En Allemagne, ils ne comprenaient rien de ce que je disais. J’avais traduit deux ou trois trucs parce que j’ai besoin de placoter, mais que ce soit avec les chansons douces ou "pétées", ils étaient là, ça passait! Après le spectacle, j’ai eu des commentaires complètement démentiels. Je ne pensais jamais recevoir cela d’un peuple qui ne comprend pas ce que je dis. Les sentiments, ça passe!" (Matthieu Petit)
GAËLE ET LES CONCOURS
En début de parcours, Gaële a couru les concours. "Ça m’a ouvert la voie, dit-elle. Ce fut une méchante tape dans le dos." Elle a entre autres gagné le Festival en chanson de Petite-Vallée et s’est rendue en finale du Festival international de la chanson de Granby. Y a-t-il un danger à amorcer sa carrière de cette façon? "C’est chacun sa vision. Pour ma part, je suis contente de ne plus en faire. Par contre, ça a été mon mode pour m’autodiffuser. C’était une bonne tribune pour avoir des conditions professionnelles alors que j’étais encore amateur. De plus, c’était une excellente façon de rencontrer des gens de l’industrie du spectacle, ainsi que d’autres artistes." Non, rien de rien, elle ne regrette rien. (Matthieu Petit)