Jeunes musiciens du monde : Donner l’espoir
Après Kalkeri, Québec et Montréal, Jeunes musiciens du monde a fondé une nouvelle école à Kitcisakik, en Abitibi-Témiscamingue, où l’apprentissage de la musique se fera à travers les traditions des Premières Nations.
Contes. Rythmes. Danse. Chants. C’est tout l’univers traditionnel des Anicinapeks que l’équipe de Jeunes musiciens du monde (JMM) transmettra aux jeunes de 1re, 2e et 3e années qui fréquentent l’école Mikizicec de Kitcisakik. Pourquoi? Pour favoriser le sentiment d’appartenance envers l’identité autochtone. Et pour permettre à ces jeunes de se réapproprier leurs traditions. "On a le souci de transmettre et de conserver la langue. Les jeunes Anicinapeks ne parlent pas beaucoup leur langue maternelle. Certains ne peuvent pas parler à leurs grands-parents, qui ne parlent pas le français", note Mathieu Fortier, l’un des fondateurs de JMM.
L’expansion arrive à un moment où les choses vont bien pour Jeunes musiciens du monde, que ce soit au Québec ou en Inde. "À Kalkeri, cette année, il y a eu 400 demandes d’admission. Au début, il fallait aller faire le tour des villages pour faire de la prospection. Aujourd’hui, pratiquement tous les jours, des parents viennent nous voir avec leurs gamins", souligne le fondateur.
Après la mise sur pied de l’école de Kitcisakik, l’équipe de Jeunes musiciens du monde a concentré ses énergies sur les spectacles-bénéfice à venir, une part importante – voire essentielle – du financement de l’organisme. "Ça représente environ 30 à 40 % du budget annuel. C’est un moment critique chaque année pour Jeunes musiciens du monde: on ne peut pas se permettre l’échec là-dedans. L’échec d’une soirée-bénéfice remettrait en question le fonctionnement des écoles pour l’année", note Mathieu Fortier.
Cette année, après Québec et Montréal, une antenne de JMM formée autour de Seb Martel, guitariste de M (entre autres), organise un spectacle-bénéfice dans la salle de la mairie de Montreuil, en France. Les chanceux qui iront découvrir cette salle de 800 places le 9 décembre prochain pourront y entendre, notamment, Camille, Albin de la Simone, Sanseverino de même qu’Amadou et Mariam. Rien de moins. Et avec la forte population d’origine malienne à Montreuil, l’événement pourrait devenir le prélude à une nouvelle expansion. "Qui sait, ça deviendra peut-être un tremplin pour aller chercher du financement et des appuis pour faire quelque chose au Mali", espère M. Fortier.
Cela dit, Montréal ne sera pas en reste. Outre le cocktail dînatoire en compagnie de Florence K, Claire Pelletier et plus, la soirée prendra son envol ensuite avec les performances de Pierre Lapointe, Tricot Machine, Karkwa, Patrick Watson, The Lost Fingers, Xavier Caféïne, Catherine Major, Samian, Antoine Gratton, Les Charbonniers de l’enfer, Jérôme Minière, Misteur Valaire, Pépé, Le Vent du Nord, Colectivo, Pascal Dufour, Anodajay, Ivy, EP Bergen, Doriane, Galant tu perds ton temps, Emilie Clepper, Amrita Choudhury ainsi que les élèves et professeurs de l’école de Montréal. "Chaque année, plus de 50 artistes se déplacent pour les soirées-bénéfice parce qu’ils croient à la cause, mais aussi parce qu’au fil des ans, c’est devenu un événement, un happening", conclue Mathieu Fortier.