Yoav : Une guitare et la planète
Musique

Yoav : Une guitare et la planète

Yoav est de retour après une visite éclair au printemps dernier. Le prodige de la six cordes continue d’épater la terre entière.

L’artiste est encore sur un nuage et savoure un moment de répit à Moscou avant de partir pour Saint-Pétersbourg. Attablé dans un café confortable, avec une vue donnant sur la place Rouge, il passe en revue les derniers jours et trie les images qui se bousculent dans son esprit. Yoav se remémore quelques instants le spectacle qu’il a donné la veille et nous donne un aperçu d’une tournée qui ne semble plus vouloir se terminer. "Je ne sais pas si tu as déjà entendu parler du B2 à Moscou? C’est une salle de concert fantastique! J’ai été surpris hier soir de la réaction du public. C’était rempli et complètement fou."

L’homme-orchestre, qui sait y faire sans musiciens et qui assure l’ensemble des percussions en utilisant sa guitare, ne passe pas inaperçu avec sa technique originale, qu’il a su peaufiner avec le temps. Épatant d’entendre les sons et la rythmique qu’il est en mesure de générer avec son finger tapping. L’artiste s’entoure maintenant d’un dispositif de plus en plus élaboré qu’il met au service de sa création. "J’ai maintenant plein de nouveaux jouets pour m’amuser, indique-t-il en riant. J’ai entre autres cette nouvelle pédale qui me permet de générer un son de synthétiseur avec ma guitare. Ma technique pour la percussion demeure sensiblement la même, et je suis de plus en plus à l’aise avec elle. C’est maintenant ce qui se trouve à mes pieds qui me donne des millions de possibilités. Certaines chansons y ont trouvé une nouvelle couleur, mais j’ai surtout l’impression que je continue d’apprendre pour le prochain disque."

Depuis maintenant plus d’un an, Yoav présente sur la route son premier album, Charmed and Strange. À peine cette tournée terminée, il se dirigera en Afrique du Sud, à Cape Town, pour finaliser les prochaines chansons qu’il accumule déjà. "L’album est pratiquement composé, indique-t-il. Il y a cinq nouvelles pièces qui sont complétées et trois autres qui sont déjà inscrites à mon répertoire. Encore une ou deux et j’aurai ce qu’il faut. Il me restera, l’année prochaine, à déterminer le réalisateur avec qui j’aimerais travailler, je ne suis pas encore fixé sur cette question."

Une future production qui devrait rester fidèle à son premier opus, résolument pop, et qui reste ouverte à certaines collaborations. "J’ai quelques noms en tête et j’ai croisé beaucoup d’artistes cette dernière année, dont la chanteuse Ricki-Lee. Mon jeu à la guitare va demeurer au coeur de ce projet. C’est maintenant une sonorité qui me colle à la peau, je ne pourrais pas m’en défaire. Par contre, il y a certaines pièces où j’aimerais bien intégrer des arrangements pour instruments à cordes. Je commence à peine à visualiser l’ensemble."

Et où le citoyen du monde élira-t-il domicile? "Officiellement, mes valises sont ma seule résidence fixe, avoue-t-il. J’avais encore mon appartement à Londres, il y a quelques mois, mais c’était devenu ridicule. Je ne faisais qu’additionner les factures pour un endroit où je n’étais jamais. J’imagine que l’endroit où je déciderai d’enregistrer le disque sera ma prochaine adresse."

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