Sebastien Grainger : Gravir les montagnes
Moitié de la défunte formation Death From Above 1979, Sebastien Grainger lançait son premier album solo en octobre. Rencontre avec l’ex-homme éléphant.
Propulsé rapidement sur la scène internationale grâce au succès de son album You’re a Woman, I’m a Machine, le duo punk-électro Death From Above 1979 est officieusement mort à l’automne 2005 pour enfin apparaître dans les chroniques nécrologiques des magazines musicaux en août 2006. Motif: divergences musicales.
Si le claviériste et bassiste Jesse F. Keeler a aussitôt mis en branle son projet électro, MSTRKRFT, le batteur et chanteur Sebastien Grainger vient tout juste de refaire surface avec son premier album solo, Sebastien Grainger & The Mountains.
Nettement plus pop et influencé par un rock alterno moderne, l’album de Sebastien n’a de DFA 1979 que cette réalisation axée sur une accentuation des hautes et basses fréquences. "Avec ce premier disque solo, j’ai pu coucher mes idées sur ruban sans avoir à inclure les influences musicales de Jesse qui incarnait le côté punk, hardcore et électro de Death From Above, précise le musicien. L’essence pop du groupe était mon apport."
Analysant la fin abrupte de son ancienne formation, l’Ontarien, né d’un père britannique et d’une mère montréalaise, avoue avoir été déboussolé. "Saborder un groupe qui a du succès, c’est pas évident. Nous avions de nombreuses opportunités, mais DFA ne me ressemblait pas. J’ai mis beaucoup de temps à accepter ce que je voulais vraiment et à me remettre sur les rails."
À ce sujet, Sebastien cite l’album John Lennon/Plastic Ono Band à titre d’inspiration. "Je l’écoutais énormément pendant le processus d’enregistrement, et il m’a donné confiance. Affranchi de son groupe, John s’est permis un paquet de trucs qu’il ne pouvait pas faire sur un disque des Beatles. J’avais l’impression de vivre le même genre de liberté. Le fait d’entendre un enregistrement aussi personnel m’a amené à assumer certains passages plus erratiques de mon album parce qu’ils apportaient de la spontanéité et de l’émotion."
Sebastien Grainger & The Mountains… Et si "The Mountains" ne référait pas à un groupe, mais plutôt aux montagnes que Grainger a dû gravir mentalement pour lancer son album? "C’est ton interprétation, mais elle n’est pas mauvaise. Tu peux l’écrire dans ton papier."
À écouter si vous aimez /
Franz Ferdinand, Bloc Party, The Strokes