Sébastien Lacombe : Comme au cinéma?
Musique

Sébastien Lacombe : Comme au cinéma?

Sébastien Lacombe fait sa rentrée montréalaise au Gesù, un lieu parfait pour entendre ses chansons recalibrées pour l’occasion, comme un cinéma intime.

On s’attache immédiatement à certaines chansons, nul besoin de les laisser mariner, elles accrochent l’oreille au passage et ne la quittent plus. À l’automne 2005, paraissait le premier album de Sébastien Lacombe, Comme au cinéma. La version promo envoyée aux journalistes ne contenait même pas de livret. Un CD du pauvre dans une pochette en carton. Et pourtant, ce folk-rock séduisait par ses qualités indéniables d’écriture, la manière simple de chanter et de se présenter. Sébastien Lacombe est une affaire à suivre. Trois ans plus tard, sa chanson Comme au cinéma trotte encore dans la tête. Et l’on reste toujours émerveillé devant la délicatesse de La Note.

Printemps 2008. Lacombe sort un nouvel opus: Impressions humaines, beaucoup plus arrangé que son prédécesseur. Plus bigarré. Sur la pochette, le chanteur a troqué sa dégaine d’aventurier romantique contre un costard et un air ahuri. Comme s’il avait voulu casser son image et déguiser ses nouvelles chansons. L’artiste explique sa démarche: "Au moment de préparer le deuxième album, je ne me suis pas assis en disant qu’il fallait que je change tout. Alors que le premier était plutôt un amalgame de chansons écrites au cours des années, le nouveau a été vraiment un laboratoire. Avec Cristobal Tapia de Veer, le réalisateur, on y est allé à l’instinct. Je voulais garder un petit côté rythmé, ne pas tomber dans le vrai folk traditionnel. Je voulais explorer. J’ai un penchant pour les harmonies vocales, j’en ai mis plus. Comme pour la pochette, je voulais me laisser aller."

Arrive aujourd’hui la confrontation de ces deux univers. La scène, lieu où les contraires s’affrontent, s’emmêlent. Lacombe est à coup sûr un personnage attachant et fébrile. Rôle de composition ou vraie nature, qui sait? Au cinéma, on n’est jamais fixé. Pour sa rentrée montréalaise, l’artiste a choisi une des plus belles salles de l’île. Le Gesù. Petite, à l’acoustique parfaite. Il avoue que le Club Soda ne lui convient pas. Qu’il préfère l’intime. Tant mieux pour le spectateur qui pourra entendre ses chansons dans les meilleures conditions, en formule trio: "Aux Francos, cet été, j’ai fait la première partie de Stephan Eicher. On m’a donc demandé de faire quelque chose de moins gros. Je n’ai jamais eu une aussi bonne réception. Je faisais une chanson à deux guitares et personne ne parlait! Parfois, c’est bien d’avoir moins d’arrangements et de laisser la place aux textes."

Deux guitares. De l’harmonica qui souffle comme sur les plaines de l’Amérique que Lacombe chante. Une contrebasse/basse. Et, pour les moments de doute, un "kit de drum" qu’il pourra échantillonner. On imagine que ces boucles de batterie serviront à mettre de la couleur dans son film en noir et blanc qu’était son premier album plein de saveurs.

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