Yves Lambert & le Bébert Orchestra : Opération nez rouge
Yves Lambert débarque avec son Bébert Orchestra et sa bonhomie légendaire. Laissez vos soucis à la maison et venez festoyer avec eux. Ils sont les conducteurs désignés pour une soirée réussie.
Matthieu Petit
On s’en doute: le temps des Fêtes est une période faste pour Yves Lambert & le Bébert Orchestra. La musique que nous tricote ce bel ensemble est en équilibre entre le festif et la réflexion; cela permet de célébrer avec lucidité. "C’est un métissage de musiques du patrimoine avec plus de liberté quant aux sujets abordés. Ça s’inscrit dans la tradition québécoise", explique celui qui se fait encore appeler Monsieur Bottine en raison de ses "époques bottiniennes", comme il le dit si bien. "Ça va faire six ans que j’ai laissé la Bottine. Ça a été mon université, mes années de formation. Je n’ai pas de problème de personnalité avec ça!"
Les joyeux compagnons du Monde à Lambert n’ont également aucun problème à voyager pour faire taper du pied les bonnes gens. En octobre dernier, le groupe était à Barcelone, il y a la France ces jours-ci et au début de 2009, ce sera Glasgow en Écosse. "On ne se plaint pas", ajoute un Yves Lambert qui se sent très choyé de pouvoir rouler sa bosse musicale à longueur d’année. "Je fais une musique spécialisée, au même titre que le jazz ou le classique. Grâce à ma renommée, j’ai mon lot de spectacles. De toute façon, pour moi, ce n’est pas une question pécuniaire, c’est une passion."
DREAM TEAM
Pour Yves Lambert, l’ère post-Bottine a débuté en 2003 par la sélection des futurs membres de sa formation. "Ce fut un long casting", précise-t-il. Les choix se sont faits de façon émotive ou rationnelle? "Les deux. Avec le temps, on s’aperçoit que l’attitude est extrêmement importante. Il faut des collaborateurs avec qui on s’entend, avec lesquels on partage les mêmes valeurs. Ce n’est pas toujours évident."
Pour décrire le Bébert Orchestra, Yves Lambert parle ni plus ni moins d’un dream team: Olivier Rondeau (guitariste), Tommy Gauthier (violon), Robin Bouliane (multi-instrumentiste) et Simon Lepage (contrebasse). Tous ensemble, ils font des flammèches… et mettent le feu aux poudres lors des spectacles!
ÉNERGIE RENOUVELABLE
Au cours de la dernière campagne électorale fédérale, on a beaucoup entendu Yves Lambert, militant de première ligne, dénoncer les coupes en culture. L’homme est également impliqué dans différentes causes. "On régresse au Québec sur le plan de l’intellectualisme. On méprise nos intellectuels. Maintenant, on est dans l’éloge de la pensée populiste et moi, je m’oppose à ça", s’exclame-t-il avant d’échapper un rire, comme pour dédramatiser la conversation. "Je suis un peu fatigué de revendiquer, mais ce n’est pas une raison pour arrêter. On a tous la responsabilité d’oeuvrer au bien-être de la collectivité."
On devine que c’est dans la musique qu’Yves Lambert puise son énergie. "Mon rôle premier est de faire de la musique, et mon plaisir est vraiment là. Je n’ai jamais aimé mon métier comme maintenant. Je vais avoir un nouvel accordéon la semaine prochaine. C’est une grosse machine – une grosse italienne, une belle – avec un nouveau son. Moi, j’aime ça!" Soyons rassurés: l’énergie Lambert est renouvelable.
À écouter si vous aimez /
La Bottine Souriante, le néo-trad, l’esprit du temps des Fêtes