Guide d’achats 2008 : Musique classique
OSM/Kent Nagano
Beethoven – L’Idéal de la Révolution française
(Analekta/Select)
On ne se surprendra pas que Kent Nagano ait choisi Beethoven pour ce premier enregistrement de l’OSM. Le premier disque de cet album double est quand même étonnant avec Le Général, un texte de Paul Griffiths lu par Albert Millaire (aussi offert en anglais avec la voix de Maximilian Schell) sur un collage de musiques de Beethoven (principalement Egmont, op. 84, dont les lieder ont été enregistrés en français, en anglais et en allemand par Adrianne Pieczonka). Un bel hommage à Roméo Dallaire, mais que l’on n’écoutera sans doute pas aussi souvent que la Symphonie no 5 (disque 2). Une production de grande qualité. (Réjean Beaucage)
Jean-Guy Boisvert/Quatuor Bozzini
Le Livre des mélancolies
(Atma classique)
Le Quatuor Bozzini est ici tellement remarquable qu’il donne des ailes aux compositeurs, et le clarinettiste Jean-Guy Boisvert atteint une qualité qui frise la poésie. L’homme a été à l’école de Stockhausen et ça se sent, particulièrement dans la pièce de Piotr Grella-Mozejko. Le quatuor est plus présent, pour notre bonheur, chez Jean Lesage, qui donne son titre au disque, et chez Tim Brady. Du miel pour l’oreille. (Réjean Beaucage)
OMGM/Yannick Nézet-Séguin
Bruckner 9
(Atma classique)
Yannick Nézet-Séguin nous offre ici sa vision de la Neuvième d’Anton Bruckner. C’est une musique crépusculaire, aussi bien dans la vie du compositeur, dont c’est la dernière oeuvre (inachevée), que dans les tons dont elle se pare. Bruckner, en la laissant inachevée, faisait de l’avant-garde par inadvertance, offrant trois mouvements plutôt que les quatre du modèle standard, mais on commence aussi à voir poindre le 20e siècle par quelques belles dissonances. Le chef sculpte les sons avec brio (et en surround) et l’Orchestre Métropolitain sonne magnifiquement. (Réjean Beaucage)
Angèle Dubeau & La Pietà
Philip Glass, Portrait
(Analekta)
Philip Glass a composé pour le cinéma et la scène. Des musiques immanquablement reconnaissables à la signature rythmique du compositeur et qui, pourtant, colorent chaque fois différemment les sujets qu’elles accompagnent. Angèle Dubeau a choisi sept pièces pour tracer ce portrait du compositeur: deux quatuors à cordes (Mishima et Company), quatre pièces diverses et la très belle suite The Hours, où le piano de Louise-Andrée Baril, la harpe de Caroline Lizotte et le célesta de Marie-Ève Scarfone s’ajoutent aux 12 cordes de l’ensemble. Un bel ajout au catalogue de la violoniste. (Réjean Beaucage)