Guide d'achats 2008 : World beat
Musique

Guide d’achats 2008 : World beat

Bïa
Nocturno
(Audiogram/Select)

Bïa Krieger nous emmène dans un long voyage au bout de la nuit. Un voyage envoûtant, inquiétant parfois, mais qui mène à la rêverie, à la réflexion et à l’évasion. Nocturno s’écoute comme un film; les paysages et les couleurs défilent sur des musiques éthérées, où s’entremêlent épices brésiliennes et cajuns, folk, chanson, pop, reggae et ambiances étranges. Et on se laisse porter par la beauté et la douceur de ces chansons, par la voix chaleureuse de Bïa, par ses courts textes en portugais, en espagnol (dont une pièce avec Lhasa) et en français (dont une pièce avec Thomas Hellman). Un disque authentique. (Patrick Baillargeon)

Gilberto Gil
Banda Larga Cordel
(Gege/WEA)


Responsable de la culture au cabinet du président Lula, Gilberto Gil n’en demeure pas moins un des trois plus grands artistes de la chanson brésilienne encore vivants. Extraordinaire faiseur de pop, il nous fait cadeau d’un album tout à fait ensoleillé, passant d’un style à l’autre avec une facilité déconcertante. Réfléchissant tout haut sur l’art, la technologie, la politique et les choses de la vie, il nous fait même une chanson tout en français, La Renaissance africaine. (Ralph Boncy)

Mônica Freire
Na Laje
(Audiogram)


Fruit d’une collaboration avec le légendaire réalisateur Liminha (ex-membre d’Os Mutantes et compagnon d’armes de Gilberto Gil) et des retrouvailles avec ses acolytes québécois (Dan Gigon, Alex McMahon, etc.), l’album mise aussi sur la présence de partenaires de jeu recrutés à Rio par Liminha. Mônica Freire livre ses impressions de sa terre d’origine sur des mélodies aux accents de samba, de reggae, de lounge et même de blues. De sa voix embrumée, elle chante la nécessité de s’accrocher aux fragiles joies quotidiennes malgré les déveines. (Stanley Péan)

Artistes variés
Jamaica Funk
(Soul Jazz/Fusion3)


Cette compilation propose 18 titres à saveur funk et soul, mais avec un bon gros fond reggae roots, steppers, dub et rocksteady. Les morceaux choisis, tous très rares et majoritairement parus dans la première moitié des années 70, nous offrent des reprises des Temptations, d’Al Green, des Stylistics et des JBs, entre autres, ainsi que des pièces originales. On y retrouve la crème des producteurs jamaïcains, dont Lee Perry, Winston Riley, Derrick Harriott et Niney The Observer. Costaud. (Patrick Baillargeon)

The One Night Band
Hit & Run
(Stomp/WEA)


Les seuls musiciens qui revisitent le style early reggae des années 60-70 avec brio et quelquefois une fidélité quasi maniaque ne viennent pas de Jamaïque. La formation californienne The Aggrolites serait le meilleur exemple, et maintenant on pourrait aussi ajouter le combo local The One Night Band à cette liste. Sur ce deuxième album, produit justement par l’Aggrolite Brian Dixon, le groupe ajoute du soul et du groove à sa mixture, ralentit un peu le tempo mais garde tout de même une certaine agressivité ska-punk, notamment dans le son des guitares. Un bel effort, convaincant et dynamique. (Patrick Baillargeon)

Omara Portuondo
Gracias
(World Village/Fusion3)


Orchestré par une paire de jeunes réalisateurs d’origine brésilienne, avec le concours inespéré de Trilok Gurtu, Richard Bona, Chico Buarque et de son compatriote Roberto Fonseca, prodigieux pianiste, admirable de sobriété ici, voilà enfin le meilleur compact d’Omara Portuondo. D’abord, on déborde largement du cadre des vieux boléros cubains de la belle époque. Et surtout, les arrangements modernes et parfois même surprenants dans leur dépouillement mettent en valeur mieux que jamais la force et la vulnérabilité d’une fabuleuse interprète qui donnerait sa vie pour une chanson. (Ralph Boncy)