John Pizzarelli : Passé composé
John Pizzarelli se plonge dans le Great American Songbook et rend hommage à Richard Rodgers.
À peine plus d’un an que l’album Dear Mr. Sinatra est sorti, et déjà John Pizzarelli nous propose With a Song in My Heart, un regard spécifique sur l’oeuvre de Richard Rodgers, compositeur prolifique de Broadway ayant travaillé avec les paroliers Lorenz Hart et Oscar Hammerstein II. À titre d’exemple, nommons la comédie musicale The Sound of Music. Et voilà, vous fredonnez déjà un air dans votre tête.
Le guitariste et chanteur semble trouver un malin plaisir à revisiter le Great American Songbook à sa façon. Mais il se défend bien d’en faire une spécialité ou d’être méthodique dans sa direction artistique. "Chaque fois, c’est la même chose, explique-t-il. Les idées se bousculent et plusieurs options se présentent à nous. Au départ, je pensais au compositeur Johnny Mercer, que j’aime beaucoup. J’avais aussi l’intention de faire un album de compositions originales. Elles commencent à s’accumuler depuis le temps, mais j’ai décidé de les laisser dans ce que j’appelle la petite boîte des espoirs. Lorsque Richard Rodgers nous est venu à l’esprit, on n’a pas pu décrocher."
En collaboration avec l’arrangeur Don Sebesky – le maître d’oeuvre derrière le comeback de Rod Stewart avec les disques The Great American Songbook -, Pizzarelli a concocté un florilège exhaustif à partir de l’oeuvre du compositeur new-yorkais, interprété dans la plus pure tradition des standards. Le répertoire de Rodgers est vaste et, tout en se concentrant sur le travail que celui-ci a réalisé avec Lorenz Hart, les choix furent difficiles. "J’étais plongé dans ce projet et les gens que je rencontrais me demandaient sur quoi je travaillais, se rappelle-t-il. Lorsque je nommais Richard Rodgers, immédiatement, les suggestions se faisaient entendre: "Rodgers! Tu dois jouer ceci et cela!" Les demandes spéciales se multipliaient. Lorsqu’on se lance dans l’univers d’un compositeur aussi prolifique, qui a un catalogue de plus de 1000 chansons, il faut prendre le temps de réfléchir un peu plus à ce qu’on veut faire. Par contre, il y a eu de la place pour les coups de coeur. Lady Is a Tramp, c’en est un. Je ne pouvais pas m’en passer."
Un clin d’oeil au trompettiste et chanteur Chet Baker s’est aussi imposé. Sebesky ayant déjà travaillé avec lui sur l’album She Was Too Good to Me (un classique de 1974 qui a souligné un autre retour), Pizzarelli en a profité pour faire un hommage parallèle au musicien. "Dès le départ, avec Don, nous parlions constamment de Chet Baker. Son interprétation sur cette pièce-titre de Rodgers est un chef-d’oeuvre et le solo qu’il a enregistré est tout simplement parfait. Nous le reprenons de manière presque identique, avec la section de cuivres et ma guitare qui en fait l’écho en harmonie. C’est une citation, comme s’il réapparaissait. J’aime bien inclure ce genre d’exercice. Peu importe l’album que j’ai fait, il y a toujours eu un clin d’oeil à un grand interprète du passé."
À écouter si vous aimez /
Cole Porter, Johnny Mercer, Jerome Kern