Mélissa Laveaux : De l'arôme et du métal
Musique

Mélissa Laveaux : De l’arôme et du métal

Mélissa Laveaux quittait Ottawa au tournant de la dernière année pour conquérir les boîtes jazz et blues de la Ville Lumière, y insufflant ses essences curatives de camphre et de cuivre…

L’artiste soul folk d’Ottawa Mélissa Laveaux lançait en 2006 un premier album autoproduit intitulé Camphor & Copper. Si cette hardiesse lui a valu l’attention des médias environnants et l’a conduite à des performances marquantes (Festival de jazz de Montréal), elle a aussi contribué plus tard à lui remettre les clefs de la France. L’étiquette de disques française No Format allait la découvrir sur MySpace, signer avec elle et réenregistrer son premier album, en conservant l’essentiel de ses compositions originales. À ce nouvel album distribué par Universal Jazz se greffent trois reprises: le premier single, Needle in the Hay d’Elliott Smith, I Wanna Be Evil d’Eartha Kitt et une chanson traditionnelle créole qu’elle faisait déjà sur scène.

Après avoir remporté une bourse de la Fondation Jean-Luc Lagardère, Mélissa Laveaux achevait de se convaincre qu’elle avait les ressources nécessaires pour rejoindre la capitale française. "Semblerait que la culture francophone pige plutôt bien ce que je fais, même si ce n’est pas toujours en français", note celle que les médias français classent déjà parmi les "coqueluches de la scène folk-blues parisienne".

Née à Montréal de parents haïtiens, cette jeune autodidacte grattait sa première guitare d’occasion à 13 ans, pour commencer à se faire un nom à 19 ans avec une musique métissée mêlant folk, trip hop, jazz et blues. Fraîchement diplômée en éthique et société à l’Université d’Ottawa, Mélissa Laveaux s’imagine mal délaisser cette autre passion. Elle compte poursuivre ses études et marier la musique à des projets sociaux tels qu’un voyage prochain en Nouvelle-Calédonie pour aider les jeunes filles débutant en musique. "Je craignais qu’en pratiquant la musique à temps plein, ma musique devienne un produit plutôt qu’un art. Finalement, elle reste mon art et j’ai encore plus de temps pour la polir, j’ai plus d’inspiration", précise au bout du fil celle dont les prochains mois seront occupés par une tournée européenne débutant avec le lancement de son album à la Boule noire de Paris le 18 décembre. "La joie de donner un concert, je l’ai apprise ici plutôt qu’au Canada, où je galérais un peu et me retrouvait souvent devant les mêmes personnes. Ici, je voyage beaucoup, je fais des petites et grandes scènes en France et en Europe. J’aime le feeling, je suis devenue accro à cette énergie, à cette nervosité que me procure un public nouveau chaque soir."

Si aucune étiquette canadienne ne s’est montrée intéressée par Camphor & Copper pour le moment, on ne peut en dire autant des marchés japonais et australien, où elle oeuvrera dans un avenir proche. Du reste, elle se réjouit de revenir au bercail pour un concert où elle se présentera en solo, avec une nouvelle guitare! "Une américaine! J’aime plutôt les guitares canadiennes, mais celle-ci correspond bien à ce que je fais. Et je pourrai jouer ce que je veux puisque je n’ai pas d’album à défendre! Il y aura donc de nouvelles compositions, beaucoup de neuf!"

À écouter si vous aimez / Macy Gray, Asa, Nina Simone