Sagapool : La saga de Zoé
Musique

Sagapool : La saga de Zoé

La jeune formation Sagapool agissait sous le nom de Manouche avant d’élargir ses horizons. Cinq gars et une fille avec un archet magique: la saga continue!

"Bonjour, vous avez bien rejoint Zoé et Dany! Pour le trio La Pocatière faites le un, pour Gadjoswing le deux, pour le quatuor Montérégie le trois, pour Sagapool: restez en ligne…".

La voix charmante sur le répondeur est dénuée de toute vanité. Zoé Dumais travaille comme une abeille, mais elle est heureuse comme une princesse. Cette fille du Bas-du-Fleuve était destinée à la musique, personne ne dira le contraire. Aujourd’hui, la trentaine rayonnante, son archet s’enflamme sans cesse dans ses vies parallèles. Elle enseigne, en plus, le violon – même le dimanche! – et passe sans effort du jazz gitan à la musique de chambre. De Django à Mendelssohn, c’est déjà tout un swing, mais la dame improvise aussi sur des créations originales pour Sagapool. À vrai dire, elle a l’air d’une ado en extase dans ce groupe instrumental tout à fait allumé où s’amusent aussi son chum (Dany Nicolas, guitare) et son frère (Alexis Dumais, piano). Ils viennent de changer de nom après 10 ans de complicité et quelques centaines de concerts sous le nom de Manouche, question de mettre les choses au clair.

"On avait choisi le nom "Manouche", explique Zoé, parce qu’il signifie "homme libre". Mais ça évoque bien sûr la moustache, les gitans. Donc, pour les gens, ça faisait trop référence au jazz manouche. Nous, on en jouait un peu, mais on ne voulait pas se limiter uniquement à ce genre. Quand on a commencé, il y avait peu de musique de ce type sur le marché local. Mais depuis Les triplettes de Belleville, ça a proliféré. Des petits groupes faisaient un "jam" dans un bar et écrivaient le mot "manouche" sur l’affiche, et notre public, lui, se pointait en pensant nous y voir jouer".

Le changement de patronyme leur aura porté chance, c’est le moins qu’on puisse dire. À la suite de sa prestation au ROSEQ en octobre, Sagapool a gagné le prix Étoile Galaxie, ce qui lui garantit d’autres concerts à travers la province dans le réseau. Puis en novembre, le CFMA – le Canadian Folk Music Awards – lui a décerné le trophée de "meilleur album folk instrumental" au pays pour 2008. Dans l’immédiat, avant une apparition au festival South by Southwest en mars 2009, deux spectacles à la veille de Noël pour la formation qui refuse de se cantonner dans un seul registre. "On est vraiment très diversifiés dans le groupe. Il y a toutes sortes d’influences et de styles différents parce que tout le monde compose. Alexis joue avec Loco Locass et Martin Léon; Guillaume Bourque, notre clarinettiste, a étudié en jazz; Lucio Altobelli reste notre accordéoniste depuis le début; et notre nouveau percussionniste, Marton Maderspach, est d’origine roumaine… Il n’y a pas une tête forte: c’est six têtes. Même que, des fois, c’est compliqué… Mais ça fait 10 ans qu’on joue ensemble. C’est pas pareil que d’aller à une "gig". Les gens qui viennent nous voir repartent vraiment de bonne humeur. C’est comme une thérapie. Ils aiment que nous soyons dynamiques et que nous ayons tant de plaisir".

Cool, Sagapool!

À écouter si vous aimez /
Bratsch, Tomas Jensen, Django Reinhardt