Le Vent du Nord : Le vent veille

On entend souvent les groupes de musique traditionnelle se plaindre d’être couverts par les médias seulement durant le temps des Fêtes et à la Saint-Jean… C’est peut-être parce que la majorité des autres groupes de tout acabit leur laissent toute la place! Pourrait-on imaginer ces deux moments forts de l’année sans cette musique du terroir québécois? C’est devenu une tradition, comme celle, par exemple, de fêter l’avant-veille du jour de l’An avec Le Vent du Nord.

Depuis maintenant 12 ans, c’est le 30 décembre qu’on commence à danser les sets carrés, quadrilles et contredanses. "On a commencé ces Veillées de l’avant-veille en 1997 à L’Air du temps, dans le Vieux-Montréal, explique Nicolas Boulerice. Rapidement, cet endroit est devenu trop petit! Mais au départ, on ne pensait pas que ça deviendrait un événement annuel. C’était l’époque où La Bottine Souriante donnait une série de sept ou huit shows au Spectrum mais, cette année-là, ils ne jouaient pas le 30 décembre. Donc, on en a profité pour se faire une petite soirée et on s’est dit qu’on appellerait ça La Veillée de l’avant-veille, on trouvait ça drôle. Mais on s’est fait prendre au jeu car la place était pleine à craquer! De sorte que l’année suivante, on a récidivé et depuis ça n’a pas cessé, sauf que là on est rendu avec 1000 personnes au Club Soda!"

Interrogé au sujet de la popularité de La Veillée de l’avant-veille alors que les événements de musique traditionnelle sont légion durant le temps des Fêtes, le joueur de vielle à roue, de piano, de hurdy gurdy et d’accordéon-piano de la formation – qui vient d’ailleurs de faire paraître l’album live Mesdames et messieurs! – a une explication toute simple: "Dans La Veillée de l’avant-veille, je crois qu’il y a quelque chose de franchement contemporain. Les gens qui y viennent ne sont pas tous des habitués du trad, on ne les voit pas dans les festivals ou les veillées de danse du Plateau. C’est devenu un immense party de famille où se retrouvent plein de gens qui ont été entraînés là par un ami ou quelqu’un de leur famille qui leur a dit: "Eille si t’as jamais vu du monde danser sur de la musique traditionnelle, faut que tu viennes voir ça!" À chaque année, y a toujours des gens qui se font prendre et qui reviennent la fois suivante avec de nouvelles personnes. Y en a même qui viennent depuis le début! Tout le monde se sent chez eux, et nous, comme on donne tout le temps des spectacles durant cette période et qu’on manque tous nos partys de famille, ben ce sont nos familles qui viennent fêter avec nous! C’est un beau succès et c’est surprenant de voir le nombre de jeunes qui sont là. C’est un beau trip qui accote, selon moi, les événements du genre qui ont lieu en Norvège ou en Suède, alors nous, on est bien content que ça se passe à Montréal. On pourrait le faire ailleurs, à d’autres dates, mais on tient à ce que ce soit le 30 décembre, à Montréal!"

À écouter si vous aimez /
Genticorum, Mes Aïeux, La Bottine Souriante