Top 5 spectacles : Sous les projecteurs d’un Beatle
Quelques moments d’exception sont venus ponctuer cette année 400e. Portrait musical d’un millésime.
1- PAUL MCCARTNEY
Presque tout le monde y était, au spectacle de Paul McCartney sur les plaines d’Abraham, le 20 juillet. Une visite exceptionnelle, une foule record et un spectacle d’une générosité extraordinaire. Macca a conquis la capitale. Comment résumer ce concert immortel? En nommant Blackbird, A Day in Life/Give Peace a Chance, Penny Lane, Back in the USSR, la pyrotechnique Live and Let Die, Let it Be, Hey Jude, Yesterday… Même pour les disciples avoués de John Lennon, Sir Paul aura été magique. Nous attendions un miracle pour le 400e; son directeur Daniel Gélinas a exaucé nos voeux avec ce coup de maître inoubliable.
2- PLANTS AND ANIMALS
C’est non pas à une, mais à trois reprises que le trio Plants and Animals s’est présenté à Québec cette année. D’abord au Cercle, alors que Parc Avenue venait à peine de paraître, l’hiver dernier. Par la suite à l’Espace 400e cet été, puis au Théâtre Petit Champlain en novembre. Trois performances inspirées qui ne peuvent se comparer et qui ont révélé le talent brut de ces musiciens aguerris. Warren C. Spicer (voix, guitare), Nicolas Basque (basse) et Matthew Woodley (batterie) ont su faire évoluer leur répertoire avec une synergie comparable à celle que l’on retrouve dans la formation de Patrick Watson. Ce groupe a le don de s’élever au-dessus de ses propres aspirations. Une révélation cette année.
3- BRAD MEHLDAU
Nous avions titré Jazz métaphysique la critique qui soulignait le passage du pianiste Brad Mehldau en trio au Palais Montcalm. Un périple musical vertigineux qui nous a soufflés. Complété par le batteur Jeff Ballard et le contrebassiste Larry Grenadier, le trio a transformé le répertoire de Monk, Gershwin et Kurt Weill comme personne n’a pu le faire auparavant. Des interprétations labyrinthiques qui ont su se résoudre là où l’on ne pouvait s’y attendre. Organiques et polyvalents, ces trois musiciens ne font qu’un et Mehldau s’affiche comme un compositeur d’exception.
4- FEIST
La dernière édition du Festival d’été de Québec aura été marquée par quelques gros noms venus mousser le caractère événementiel de cette programmation construite sous le signe du 400e. Charles Aznavour, Van Halen et Stone Temple Pilots s’inscrivaient dans cette lignée. Une artiste a toutefois su défier cette tendance populaire en nous offrant l’une des meilleures performances de l’été avec un spectacle qui a frôlé la perfection au parc de la Francophonie. Accompagnée d’un dispositif visuel artisanal, Feist nous a livré en confidence son univers poétique si singulier et charismatique. Une voix qui s’est transfigurée dans un état de grâce.
5- KARKWATSON
C’était une réunion inattendue. Digne d’une idée saugrenue lancée lors d’une conversation anodine à une heure tardive: "Imagine Karkwa et Patrick Watson avec son groupe réunis sur la même scène!" Complètement fou… C’est au Grand Théâtre de Québec que les neuf musiciens se sont rencontrés pour un spectacle improvisé, un verre de vin à la main. Un simple one-night stand où les voix de Louis-Jean Cormier et de Watson furent en parfaite harmonie. Deux esthétiques se sont conjuguées ce soir-là et ont fait fi de la barrière des langues.