Top shows : Ze shows 2008
Ils se sont mêlés aux foules bigarrées des festivals et salles de spectacle en 2008. Ils vous livrent ici leur palmarès des performances les plus enlevantes.
TOP 3 DE PHILIPPE ALARIE
1. Neil Young à la Place Banque Scotia
Remis d’un anévrisme qui l’avait frappé il y a bientôt trois ans, il est revenu pour notre plus grand plaisir avec un concert d’une grande beauté où l’équilibre entre les époques a su contenter tout le monde. L’illustre Neil s’est montré touchant, vulnérable, enraciné en cette terre qu’il chante avec tant de splendeur sur Prairie Wind. Si le temps souffle sur les champs de blé dorés du Manitoba, la voix de Neil Young n’a pas pris une ride et demeure officiellement l’empreinte sonore du Canada dans le grand livre du rock.
2- Wyclef, Akon et la pluie au Bluesfest
C’est sous la pluie que j’ai pu assister à une trop rare démonstration du potentiel festif d’Ottawa lors du concert de Wyclef Jean, accompagné de son acolyte Jerry "Wonder" Duplessis et d’Akon. À ma grande surprise, la pluie a donné à la foule ce qui lui manquait le plus: du mouvement et de la chair. Libérés de leurs vêtements trempés, les spectateurs se sont déhanchés pour oublier ce déluge qui repartait cycliquement. Wyclef était plutôt plat, mais la formule carnavalesque et la présence du charismatique Akon ont su garder la foule bien éveillée. Soirée inoubliable où l’expression bain de foule a pris tous son sens.
3- Ghislain Poirier et Maître J au Petit Chicago
L’année a commencé en grand avec Ghislain Poirier, accompagné du chanteur Face-T (Kulcha Connection) et du batteur Christian Olsen. Cette présence scénique vitaminée a donné un autre degré de profondeur aux beats du poulain de l’écurie Ninja Tune. Comme le dit le maître: "On a beau avoir juste du papier, des ciseaux et du papier collant, c’est suffisant pour faire de grands collages." Mention spéciale à Maître J qui a su réchauffer la salle, accompagné du duo Orange Orange. Ses textes sont recherchés sans être chiants, son approche musicale est rafraîchissante et on sent que ce garçon ne prend pas son métier à la légère.
TOP 3 DE MÉLISSA PROULX
1. Feist au Bluesfest
Une mise en scène digne des grandes salles de spectacle mais proposée à la belle étoile sur les plaines LeBreton… Leslie Feist a donné du chic à la grande scène du Bluesfest avec sa boule disco et ses projections peuplées d’oiseaux, de lunes, de perles et de terre. D’un naturel désarmant, elle a tissé une courtepointe d’images, de sons et d’ambiances naviguant entre un rock assumé et des ballades vaporeuses. Priceless.
2. Catherine Major à La Basoche
À peine quelques notes sur le piano et on décolle avec Catherine Major, qui nous livrait l’essentiel de son album Rose sang. Un recueil certes disparate, mais permettant de découvrir différentes facettes à la palette de couleurs de cette peintre musicale – allant du charme de la chanson française à des ambiances plus jazzées, en passant par d’autres plus rock et de pénétrants tête-à-tête piano-voix. Résolument, la jeune femme est sortie de sa coquille pour de bon et sa jouissance est palpable.
3. Pascale Picard Band au Zaphod’s
Le mois de janvier frisquet et la boîte de nuit sombre et déjantée convenaient parfaitement à l’énergie brute de Pascale Picard et de ses musiciens. La meneuse (de claques?) a beau déconner, grimacer, s’époumoner ou sourire, elle fait toujours preuve d’une grande spontanéité et d’un certain sérieux en interprétant les pièces de son album Me, Myself & Us, épuisé depuis sur les scènes du Québec (maintenant des États-Unis!?). On attend la suite avec curiosité…