Red Mass : Messe rouge

Nouveau visage de la scène locale, Red Mass donnait son premier concert en novembre dernier dans le cadre de la vitrine M pour Montréal. Menée par l’ex-CPC Gangbangs, ex-Del-Gators et ex-Sexareenos Roy "Choyce" Vucino, la formation occupait non seulement la scène du garage des Foufounes Électriques, mais également son parterre, où trois musiciens ont dû s’installer, faute d’espace, sur les planches surélevées. Au total, ils étaient dix à nous balancer les compositions rock-garage-chaotiques du groupe incluant Giselle Webber des Hot Springs et des membres aperçus avec Chocolat, les Sunday Sinners et Demon’s Claws.

Choyce explique la genèse du projet. "Ça fait déjà un an que je planche sur le groupe avec le bassiste The Roller, avant même la fin abrupte de CPC Gangbangs (le chanteur et comédien Paul Spence a déserté pour jouer dans un film et le bassiste s’est fait arrêter en pleine tournée américaine). Au départ, je voyais Red Mass comme une continuation, mais avec le temps, je me suis mis à accueillir beaucoup de collaborateurs lors des séances studio."

Le répertoire du groupe à géométrie variable compte pas moins de 50 chansons, dont plusieurs ont déjà été immortalisées sur une dizaine de CD-R, 7, 10 et 12 pouces parus, ou à paraître, sous des étiquettes étrangères obscures comme Red Lounge (Allemagne), Wallride et Rococo (États-Unis) ou encore Solidsex, d’Italie. Le concert de cette semaine au Lambi soulignera la sortie d’un vinyle de quatre pièces, sous le label montréalais Psychic Handshake, et d’un 45 tours sous Goodbye Boozy, également d’Italie. En ce sens, Red Mass suit les traces des précédents projets de Choyce qui ont souvent opté pour des parutions à édition limitée chez des maisons de disques spécialisées dans le rock’n’roll lo-fi.

"Mais Red Mass diffère de ce que j’ai fait dans le passé. Nous souhaitons développer le côté spirituel et transcendant du groupe, d’où le nom Red Mass (pour messe et masse à la fois). Le rouge désigne l’amour, le sang, un côté primal. Nos concerts ont des allures de vraies cérémonies. Je voulais aussi jouer avec la magie du chaos, développer une atmosphère de création artistique saine et sérieuse, tout en se permettant d’improviser, d’inclure différentes formes d’art et de ne jamais se cantonner dans un seul style. Même si nos pièces découlent du rock’n’roll, elles peuvent prendre des tendances psychédéliques, expérimentales, folk, punk, post-punk ou yé-yé. Le mot d’ordre est simple: ouverture d’esprit."

À écouter si vous aimez /
CPC Gangbangs, The Velvet Underground, The Brian Jonestown Massacre