The Banjo Consorsium : Savoir séquencer son folk
Chef de file de la scène musicale sherbrookoise, Jacques-Philippe Lemieux-Leblanc, alias The Banjo Consorsium (sic), lance un nouvel album et monte avec ses musiciens sur la scène du Théâtre Granada.
En 2007, Jacques-Philippe Lemieux-Leblanc proposait A Turning One, premier véritable disque de son projet intitulé The Banjo Consorsium, auquel se sont joints trois musiciens pour les performances live (Charles-Antoine Gosselin, Gabriel Lemieux-Maillé et Vincent Vachon). Ce qui devait être une carte de visite pour la formation est devenu un album phare de la scène locale, en plus de permettre une large diffusion de sa musique qui fusionne le folk et l’électronique. Secret encore bien gardé au Québec, ce "groupe chouchou" des Sherbrookois est considéré par plusieurs comme un pionnier du néo-folk, ou folktronique, style aujourd’hui en vogue sur la planète musique.
REMIXER LE REMIXABLE
Le 3 février prochain, The Banjo Consorsium lancera A Remixed One, une nouvelle version de son opus initial, "revue et corrigée" par 10 artistes de la scène électronique: Oen Sujet, Millimetrik, Pheek, Akido, Stephen Beaupré, Apjiw, Frivolous, Vitaminsforyou, Le Cantin et Offthesky. "Dans le monde de l’électro, ce sont des noms connus, des musiciens qui se sont beaucoup promenés sur la planète grâce à leur musique", explique Lemieux-Leblanc.
Ce projet de disque est parti d’un coup de tête, mais au fil du temps, c’est devenu un véritable cadeau pour cet adepte du remix. "Je voulais voir ce que ça donnerait. Ce sont tous des artistes que je respecte, qui me font triper. Ils avaient carte blanche. Je leur ai envoyé tous les échantillons prêts à être mixés. À chaque fois que je recevais une pièce, c’était une surprise, une belle."
En effet, ce disque suscitera l’étonnement chez les fans du Banjo Consorsium. Du drum’n’bass d’Akido à l’ambiant d’Apjiw, en passant par le son à la Gentle Giant d’Oen Sujet, A Remixed One constitue un tour d’horizon du meilleur de la musique électronique. Reste que la principale résultante de ce projet est de mettre en valeur la richesse de la musique du Banjo Consorsium. "Il est vrai que ce nouvel album donnera un second souffle à A Turning One."
FOLK D’AVANT-GARDE
Quand on s’intéresse au parcours de Jacques-Philippe Lemieux-Leblanc, on est porté à croire que cet artiste fait de l’avant-garde sa marque de commerce… mais ce n’est pas tout à fait le cas, selon le principal intéressé. De son loft du centre-ville de Sherbrooke, il a pourtant mené la barque de Statik Radio, un poste en diffusion continue sur l’Internet, et du délicieux podcast Le Ragoût. Avec The Banjo Consorsium, il a effectué une collaboration virtuelle avec une artiste du Danemark, Sara Savery, pour la chanson Until Morning, en plus d’offrir en 2005 le EP Le Début gratuitement sur le Web. "Je n’ai pas fait ça en pensant que j’étais d’avant-garde. Il y a plein d’artistes qui mettent des albums gratuits en ligne depuis fort longtemps. Je ne suis précurseur dans rien là-dedans. Radiohead et Misteur Valaire ne le sont pas plus."
Au fond, Lemieux-Leblanc fait à sa tête et c’est ce qui lui réussit. "Là, je suis dans un trip folk, beaucoup moins électronique", précise-t-il lorsqu’on le questionne sur le prochain enregistrement du Banjo Consorsium, sur lequel il planche présentement. "Ça va rester du Banjo, mais en même temps, si j’ai envie d’une chanson piano-voix, je vais en faire une. Je me laisse aller là-dedans, mais je compose maintenant en fonction du band et de comment ça va se passer sur scène. J’essaie de ne pas y penser, mais c’est tout le temps là. C’est un mal pour un bien."
À écouter si vous aimez /
Bon Iver, The Postal Service, Caribou