France Maisonneuve : Le goût du bonheur
Musique

France Maisonneuve : Le goût du bonheur

France Maisonneuve s’accroche à son éternel talent pour le bonheur et tourne la page sur les échecs du passé. Entretien avec une battante.

Quiconque a suivi de près ou de loin la carrière de la Gatinoise sait à quel point la sortie de son premier album, Le Bonheur tranquille, en 2008, tenait presque de la consécration pour la chanteuse de 29 ans. Démarrée tôt, la carrière de France Maisonneuve avait jusque-là compté quelques faux départs: refus de maisons de disques de collaborer avec sa gérante du temps, avec laquelle elle était attachée par contrat, et ce, même après tous les honneurs remportés (Tout nouveau, tout show, Petite-Vallée, Granby). La fonceuse n’a toutefois jamais cessé de cheminer, en étudiant en chant jazz, en prenant part à des revues musicales (Broadway), en donnant des concerts jazz à Atlantic City ou en tant que choriste (Boom Desjardins).

Sphère Musique lui donne finalement sa première chance d’enregistrer un disque: son réalisateur rêvé, Toby Gendron, prend les commandes. Plusieurs auteurs-compositeurs (Andrée Watters, Pascal Dufour, Éric Maheu) y apposent leur plume. Une tournée de promotion dans les régions du Québec la comble de joie, puis, plus rien. "J’aurais bien aimé que mon album grandisse plus, mais je pense qu’il s’est cassé une jambe!" ricane-t-elle avant de reprendre son sérieux. "Je n’ai pas nécessairement eu le soutien promotionnel de ma compagnie de disques. Justement, je ne suis plus avec eux. J’ai signé une entente hier. Ça faisait depuis le mois de mars dernier que je n’avais plus de nouvelles d’eux", se désole l’artiste, qui dit avoir eu à organiser seule et à ses frais ses lancements montréalais et gatinois. Six mois et des honoraires d’avocat plus tard pour rompre le contrat et racheter les droits de son album, elle peut enfin tourner la page.

Un voyage en France – où elle n’avait jamais posé les pieds – lui aura été des plus bénéfiques au milieu de la tourmente. "Je suis allée me ressourcer, pour prendre ça positif plutôt que de sombrer. J’ai rencontré plein de gens, j’ai fait un concert à Barcelone. De nouveaux contacts m’ont permis de me "booker" quelques shows à Paris. C’est une porte d’entrée et j’ai mon album comme carte de visite", constate cette optimiste de nature.

Songeant déjà à ce que pourrait être un deuxième album – qu’elle entrevoit "plus acoustique, minimaliste, roots" -, France Maisonneuve retourne sur le Vieux Continent dès le mois prochain. Des concerts à Gatineau et à Montréal (Studio-théâtre de la Place des Arts) lui permettront, auparavant, d’entonner les pièces de son Bonheur tranquille, mais aussi des titres crooner jazz, son autre dada. Une pièce en hébreu, Shema Israël, apprise pour le concert en Espagne aux côtés du chanteur FreD’Angelo, complète la playlist. Quatre musiciens l’accompagneront à Gatineau, lors de la septième édition de Gatineau en chanson.

"Je veux me réorienter dans mon style musical. J’ai laissé de côté l’essentiel, trop prise par les problèmes. J’étais dans ma tête, je veux revenir dans mon coeur", conclut-elle.

À écouter si vous aimez / Andrée Watters, Véronic DiCaire, Paule Tremblay