United Steel Workers of Montreal : Une convention béton
Musique

United Steel Workers of Montreal : Une convention béton

Pas de grève ou de lock-out pour les United Steel Workers of Montreal. Les musiciens lancent leur troisième album et s’attaquent au Club Soda.

Lorsqu’on joue pratiquement tous les mois à Montréal, on peut finir par se brûler. C’est le principe de l’offre qui excède la demande. Or, il en va tout autrement pour United Steel Workers of Montreal, le groupe le plus acharné de notre scène anglo-country-bluegrass.

En plus de lancer deux vidéoclips et de se produire mensuellement dans la Métropole, la formation country-bluegrass a trouvé le temps de composer et d’enregistrer son troisième album, Three on the Tree, l’an dernier, et ce, malgré une cinquantaine de concerts donnés à travers le Canada et l’Europe. De véritables bourreaux de travail. Au moment de le joindre au téléphone, l’imposant chanteur du combo, Gern F., se trouvait dans le quartier général des United, terminant lui-même les envois postaux qu’entraîne la parution du nouveau compact. "Pour une première fois en carrière, notre horaire était si chargé en 2007 qu’il fallait réserver des périodes de composition et d’enregistrement à notre agenda. C’est comme si le groupe n’était plus un passe-temps, mais un véritable boulot. C’est motivant."

Preuve d’un emploi du temps chargé, le sextette sans batteur (trois guitaristes, un bassiste, un joueur de banjo/mandoline et une accordéoniste-chanteuse suffisent) n’a trouvé que quatre jours libres en août dernier afin de se rendre à London, en Ontario, pour mettre Three on the Tree en boîte. "Nous avons fait le voyage jusque là-bas pour travailler avec le réalisateur Andy Magoffin du groupe The Two-Minute Miracles. Nous aimions tellement leur dernier album (Volume IV: The Lions of Love) que nous avons produit le nôtre dans les mêmes conditions. Travailler rapidement nous a obligés à faire confiance à notre instinct. Nous ne pouvions plus douter de certains passages. La prise est bonne, pas question de recommencer."

Pourtant, les coins ronds, on ne les sent pas à l’écoute des 13 nouvelles pièces de USWM. Toujours influencée par les chants prolétariens, l’aisance des crooners et l’attitude rebelle du rockabilly, la formation se penche sur le triste destin des ouvriers (Shot Tower) ou sur l’engagement social au 21e siècle (What a Riot). "La plupart des idées et des thèmes abordés sur le disque s’apparentent aux réflexions qui nous passent par la tête lorsqu’on conduit sur une autoroute à trois heures du matin. Elles sont radicales, bizarres, révolutionnaires, utopiques et teintées de solitude. En fait, je crois que c’est un album idéal pour faire de la route."

Cette image de conduite nocturne est d’ailleurs reprise sur la couverture de l’album, tout comme le fameux "three on the tree", expression désignant les vieux bras de transmission utilisés dans les années 40 et 50. Un levier de vitesse qui permet à United Steel Workers of Montreal d’aller dans une seule direction, droit devant.

United Steel Workers of Montreal
Three on the Tree
(Weewerk/Outside)
En magasin le 3 février

À écouter si vous aimez /
Bill Monroe, Lake of Stew, The Pogues