Kathleen Edwards : La rose du nord
Musique

Kathleen Edwards : La rose du nord

Kathleen Edwards reçoit des fleurs pour son dernier album, intitulé Asking for Flowers. La revoici sur scène, avec ce succès bien mérité.

D’emblée, elle souligne l’importance de cette nouvelle tournée qu’elle considère comme la plus importante et la plus populaire de sa carrière. Kathleen Edwards voit ses années de labeur récompensées avec les critiques élogieuses qui ont suivi la parution de son troisième album, Asking for Flowers. De retour au bercail, après quelques mois aux États-Unis, l’Ottavienne évoque sans détour l’un de ses plus beaux souvenirs en spectacle.

"C’était l’été dernier lors de mon passage au Bluesfest d’Ottawa, se rappelle-t-elle. Tout est arrivé en même temps lors de ce spectacle. Mon album était sorti depuis peu de temps et j’allais avoir 30 ans dans quelques jours. C’était donc le dernier spectacle de ma vingtaine! Je revenais tout juste d’un long séjour promotionnel en Europe et j’avais le mal du pays. Ottawa est ma ville natale, alors c’était très symbolique pour moi de revoir mes proches dans de telles circonstances."

Après l’album Back to Me, l’auteure-compositrice-interprète a mis plus de trois ans avant de nous présenter son dernier opus. Une étape cruciale qu’elle a pris soin de bien visualiser, en sagesse. "Je voulais prendre mon temps et mettre de côté toute la pression qui accompagne l’écriture, souligne-t-elle. Pouvoir créer ce disque sur une longue période a été un luxe très bénéfique. Lorsque l’on prend plus de neuf mois pour enregistrer, ça nous donne le recul nécessaire pour déterminer une vision d’ensemble. Avant l’enregistrement de cet album, j’ai été en tournée pendant plus de deux ans! Il fallait que je prenne du temps pour moi."

En compagnie du réalisateur Jim Scott (Robbie Robertson, Johnny Cash, Tom Petty), Kathleen Edwards s’est retrouvée dans un environnement d’exception, et sa musique a emprunté une nouvelle direction, plus ouverte aux contrastes et fidèle à sa personnalité dépourvue d’artifices. "C’est un excellent ingénieur de son, il est brillant. Il te laisse le temps de construire ta propre confiance en ton travail et il prend tout en note. Au moment opportun, lorsqu’il a le sentiment qu’un interprète se casse la tête avec certains détails et qu’il s’éloigne de la chanson, il intervient rapidement et désamorce tout. Il a un autre talent: c’est le flair pour t’entourer de musiciens exceptionnels qui sont sur la même longueur d’onde que toi."

Fille de diplomate, la chanteuse ne s’est pas privée de faire mention du malaise qui plane au-dessus du pays depuis l’élection de Stephen Harper. Avec la chanson Oh Canada, elle se fait l’adversaire d’une certaine politique tout en évitant les pièges d’une vision unique et étroite. "Je ne vois pas mes chansons comme politiques, je crois qu’elles sont plutôt la réflexion d’une conscience sociale. Je me concentre beaucoup sur les gens dont les opinions sont mises de côté. Ça ne veut pas dire seulement les plus démunis, mais ceux dont les idées pourraient contribuer à la société de manière positive et qui sont muselés par cette machine politique. Tout le monde devrait se faire porte-étendard de ces valeurs."

À écouter si vous aimez / Neko Case, Aimee Mann, Sarah Slean