Susie Arioli : S… comme Susie
Susie Arioli revisite certains morceaux méconnus du Great American Songbook sur Night Lights.
La voici donc de retour, la Susie! Avec son guitariste, producteur et indispensable compagnon de toujours, Jordan Officer, un nouveau contrebassiste (Bill Gossage), un nouvel album (Night Lights) et une nouvelle étiquette de disques (Équipe Spectra). Mais la chanteuse montréalaise m’assure que son groupe et elle n’ont pas quitté l’écurie Justin Time en mauvais termes. "Pas du tout. Notre contrat était arrivé à terme, et on a eu cette offre d’Alain [Simard, le pdg de Spectra] qui nous connaît, nous suit et nous appuie depuis nos tout débuts. Alors on a changé de label simplement, sans querelle."
Ce qui ne change cependant pas, ou si peu chez Susie Arioli, c’est le climat détendu (laid-back) des relectures de morceaux éprouvés du Great American Songbook, apprêtés à la sauce Arioli. "J’aime les chansons de jazz, et il y en a tellement. Mais le choix s’est porté cette fois sur des standards plus standards que sur nos précédents albums où on interprétait des chansons souvent méconnues. Cette fois, je me suis dit qu’on est cool dans notre band, sûrs de notre griffe, de notre son dominé par la guitare de Jordan, alors il est temps de s’attaquer à cette partie du Songbook. Je connais ces chansons depuis si longtemps que j’ai pensé qu’à ce point-ci dans ma carrière, ce serait le fun de le faire."
Mais qu’est-ce qui peut bien attirer encore et encore Susie Arioli dans des chansons populaires d’une ère si lointaine, comme I Can’t Get Started ou Blue Skies? "C’est toujours les trois mêmes points: une belle histoire, des images et des mots bien choisis et une mélodie qui te reste en tête pour le restant de ta vie." En 2004, alors que le groupe travaillait au précédent opus, Learning to Smile Again, qui réservait la part du lion aux chansons country de Roger Miller, la chanteuse avait perdu son père, et ce deuil avait coloré l’ambiance des séances. "C’était bien sûr très différent, cette fois. J’ai peine à croire que ça fait déjà quatre ans qu’il est parti. En tout cas, on a enregistré dans un nouveau studio, un peu plus petit que ceux où nous avions l’habitude de travailler, plus intime. Ça a changé la donne un peu, forcément, pour nous comme pour nos amis musiciens invités."
En blague, je fais remarquer à la chanteuse que le nom sur les albums n’a cessé de s’abréger au fil des ans; du Susie Arioli Swing Band, on est passé au Susie Arioli Band puis à Susie Arioli maintenant. Doit-on s’attendre à ce que le prochain opus porte son seul prénom, Susie? "Oui, rigole-t-elle de bon coeur. Et sur le suivant, ce sera S tout court." Pourquoi pas, en effet? S… comme dans swing, comme dans subtil, comme dans suave.
À écouter si vous aimez /
Billie Holiday, Anita O’Day, Madeleine Peyroux