Arnaldo Cohen : Le coeur avant tout
Musique

Arnaldo Cohen : Le coeur avant tout

Arnaldo Cohen se présente au Club musical de Québec avec un répertoire consacré à Bach, Beethoven et Liszt.

Le pianiste Arnaldo Cohen s’inscrit à part dans l’industrie de la musique classique. Le Brésilien a franchi à partir de Rio de Janeiro un parcours atypique qui l’a amené à entreprendre des études comme ingénieur avant de se consacrer au violon et au piano. Ce dernier instrument, il l’a choisi par la force des choses malgré sa passion pour l’archet. "Pour être franc, je considère que le violon procure encore plus de liberté que le piano, avoue-t-il. Lorsque l’on presse la touche d’un clavier, nos mains ont un intermédiaire pour produire le son. Le violon est dans une autre catégorie, et c’est par manque de temps que j’ai dû me résigner à ne pas m’y consacrer. Il demeure l’un des plus beaux instruments au monde."

Résigné et modeste par rapport à son talent, Cohen s’est tout de même élevé dans les rangs des grands interprètes. Nous n’avons qu’à prêter l’oreille aux enregistrements qu’il a consacrés à Franz Liszt pour s’en rendre compte. Primé par la critique, l’interprète garde la tête froide et compose avec une discipline qu’il s’est forgée avec l’aide du pianiste Jacques Klein, son mentor, disciple de William Kapell. Une rencontre qui allait mener le jeune interprète à remporter la compétition internationale de piano Busoni en 1972.

"Il considérait que c’était trop tôt, indique-t-il. Mais comment savoir si on ne le fait pas? Je me souviens d’avoir été très déçu lors de la première étape. Je voulais quitter la compétition sur-le-champ, et l’un des membres du personnel de la salle, un concierge italien, m’a demandé pourquoi. Je lui ai expliqué que ce que je venais de jouer était terrible! Il m’a alors dit que je n’avais rien à perdre, et que j’avais une chance inouïe. Il m’a fait comprendre que de traverser l’océan pour interpréter de la musique, c’était fantastique! Qu’avais-je d’autre à faire ici, en Europe? Je suis retourné sur scène pour compléter la Sonate n° 7 de Prokofiev. Un succès… Je l’ai interprétée avec mon coeur et mes tripes! Ce fut une victoire inespérée."

Vous découvrirez le talent de cet interprète à travers, entre autres, la Sonate en si mineur de Franz Liszt et la Sonate "Pathétique" de Beethoven.

À écouter si vous aimez /
Claudio Arrau, Martha Argerich et William Kapell