The Tom Fun Orchestra : Du Tom et du fun
The Tom Fun Orchestra est de retour à Québec pour clore sa tournée. Pour une fois, Paul McCartney ne jouera pas le même soir.
Il s’appelle parfois Johnny Turbo et à d’autres occasions Robot Orbison. Nous pourrions même dire qu’il s’agit de Tom Fun lui-même. Ian MacDougall cultive les pseudonymes comme il additionne les textes et les histoires insolites.
À la tête d’un collectif exubérant et coloré, MacDougall a créé un monstre aux accents folk et aux cuivres qui rappellent les big bands issus des cabarets sordides. Sans vouloir définir précisément le style de musique qu’il compose, le chanteur avoue tout de même que les neuf membres du groupe en sont venus à un consensus et que l’expression cluster rock a été choisie.
Fondé sur l’île du Cap-Breton, ce groupe semble être un accident de parcours qui est encore difficile à expliquer. "C’est lors de mon retour là-bas que je suis entré en contact avec quelques musiciens, indique-t-il. Je jouais de la musique à mon compte et je voulais être accompagné pour essayer de nouvelles chansons. D’un musicien à un deuxième, on s’est retrouvés neuf sur scène. Tout le monde se connaît d’une façon ou d’une autre dans ce groupe. C’était inévitable."
Les spectacles se sont multipliés sur la côte est et la réputation de la formation n’a fait que croître. C’est lorsque le producteur Warren Bruleigh (Violent Femmes, The Pixies et Louise Attaque) a vu une de leurs prestations que tout s’est précipité pour le groupe. "Warren est tombé sur nous au Cap-Breton, se rappelle-t-il. Il est natif de là. Lorsqu’il nous a vus, il a immédiatement appelé Gordon Gano de Violent Femmes et a tenté de le convaincre d’écouter nos compositions. Je me suis retrouvé quelques semaines plus tard en face de mon répondeur en train d’écouter en boucle un message du chanteur de Violent Femmes. Il nous invitait en studio à New York pour réaliser notre disque… C’était complètement surréaliste."
Une rencontre heureuse qui s’est conclue avec la parution du premier disque de la formation, You Will Land With a Thud, il y a maintenant un an. "Gordon est quelqu’un de très simple, explique-t-il. Ce fut très facile de travailler avec lui. Antérieurement, nous avions essayé d’enregistrer par nos propres moyens et chaque fois, il nous était impossible de capturer l’énergie du collectif. Je te dirais que c’était surtout parce qu’il nous manquait du matériel et un studio convenable. Avec Gordon, nous avons eu le temps d’enregistrer plusieurs sessions live, tous ensemble. Ça fait une énorme différence. Il a respecté la personnalité de notre groupe."
Au terme d’une année sur la route, qui les amenés jusque sur la côte ouest canadienne et aux États-Unis, le chanteur, dont la voix nous rappelle parfois Tom Waits, cogite déjà certains détails pour le prochain disque. "Québec sera la dernière étape de cette tournée. Ça devrait être la fête! Je vais avoir le temps de souffler un peu et, par la suite, de sortir les bouts de papier pour travailler sur les nouvelles chansons. Il y en a toujours une douzaine qui traînent dans ma tête."
À écouter si vous aimez /
Tom Waits, The United Steel Workers of Montreal et The Pogues